Saint-Barth -

Nouvelles têtes pour un gouvernement de continuité

Quinze jours après la démission de Gérard Collomb du ministère de l’Intérieur, le remaniement a enfin été annoncé mardi, dans un communiqué de l’Elysée.

Edouard Philippe Premier ministre et en même temps ministre de l’Intérieur, la situation ne pouvait pas durer. L’Elysée a annoncé le remaniement mardi dans un communiqué de presse. Le nouveau ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est rendu quelques heures après sa nomination aux Lilas, en région parisienne, après la mort d’un enfant de 13 ans dans une rixe entre bandes rivales. L’ancien secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement (remplacé à ce poste par le Modem Marc Fesneau) commence sa mission dans le dur avec, outre ce terrible faits divers, les inondations qui ont frappé le sud de la France, faisant au moins douze morts. Christophe Castaner sera épaulé par Laurent Nuñez, patron du renseignement qui devient ainsi secrétaire d’Etat.

 

A l’Agriculture et l’Alimentation, Stéphane Travert est débarqué au profit du sénateur drômois Didier Guillaume, ancien socialiste. Stéphane Travert était sur la sellette en raison de ses relations pas toujours claires avec les lobbies, du débat sur le glyphosate, et des tensions entre lui et l’ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.

 

Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, est aussi remercié. C’est Jacqueline Gourault qui reprend le flambeau à la tête d’un ministère des Territoires, en lien étroit avec Sébastien Lecornu, chargé des Collectivités territoriales, et Julien Denormandie, chargé de la Ville et du Logement. Ancienne sénatrice du Loir-et-Cher et cadre du MoDem, Jacqueline Gourault, jusqu’ici missionnée à l’Intérieur, aura la difficile mission d’aplanir les relations entre l’exécutif et les élus locaux.

 

A la Culture, le départ de Françoise Nyssen n’est pas une surprise. L’éditrice a fait l’objet de plusieurs polémiques, n’a pas enclenché de réforme d’ampleur, est restée derrière Matignon pour les grandes décisions relevant de la Culture, et paie un certain manque de charisme. C’est un homme politique issu de la droite qui la remplace, en la personne de Franck Riester, qui est considéré comme le père des lois Hadopi sur le numérique. Il hérite d’un dossier explosif, la réforme de l’audiovisuel français, sa spécialité. Il vise l’élargissement de la redevance télé et la fin de la publicité sur les chaînes publiques.

 

Mouvement chez les secrétaires d’Etat

 

A l’Education, Jean-Michel Blanquer ne bouge pas mais est rejoint par le jeune Gabriel Attal, 29 ans, qui devra notamment réussir la mise en place du service civique universel promis par Emmanuel Macron. A l’écologie, François de Rugy sera soutenu par une secrétaire d’Etat qui était jusque là chargée des affaires publiques au sein de l’entreprise Danone, Emmanuelle Wargon. D’aucuns dénoncent déjà une proximité avec les lobbies, du fait de sa carrière. Au ministère des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn est rejointe par une nouvelle secrétaire d’Etat, Christelle Dubos, députée LREM girondine, qui sera particulièrement en charge de la lutte contre les pauvretés. Au ministère de l’Economie et des Finances, la secrétaire d’Etat Delphine Gény-Stephann est remplacée par Agnès Pannier Runacher.

La secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes porté par Marlène Schiappa s’élargit et intègre la lutte contre toutes les discriminations.

Si la transformation du ministère des Outre-mer en un grand ministère de la Mer avait été évoquée, elle n’a pas été retenue. Annick Girardin reste à son poste, « honorée et fière de continuer à mener mon action de transformation des outre-mer », a-t-elle tweeté mardi.

Les passations de pouvoir ont toutes été organisées dans la foulée, pour que chacun soit au point lors du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement Philippe, mercredi. Les opposants de tous bords ont largement critiqué les nominations, en particulier celle de Christophe Castaner. L’Elysée s’est targué « d’une équipe renouvelée, dotée d’un second souffle, mais dont le mandat politique reste le même. Cette équipe gouvernementale va inscrire son action dans la continuité de la politique menée par le gouvernement et du calendrier des réformes pour les mois à venir. »

> En haut : Christophe Castaner, Laurent Nunez, Didier Guillaume, Christelle Dubos, Agnès Pannier-Runacher. En bas : Franck Riester, Jacqueline Gourault, Marc Fesneau, Emmanuelle Wargon, Gabriel Attal.