Surprise en fin de conseil territorial, vendredi. Alors que la séance s’apprête à être levée, Francius Matignon demande la parole. Le président de la commission affaires scolaires expose publiquement ses difficultés à travailler avec la première vice-présidente Nicole Gréaux, qui s’emporte et, outrée, quitte la salle avec pertes et fracas.
«Je souhaite faire une petite parenthèse. (…) J’éprouve de grandes difficultés dans mon travail et pour accomplir correctement ma mission à la tête de la commission affaires scolaires, que j’occupe depuis maintenant un an et demi », commence Francius Matignon, conseiller territorial de la majorité. Il veut profiter du micro et de la présence d’une assistance pour «clarifier [ses] fonctions avec Madame la première vice-présidente », Nicole Gréaux. Après avoir lu la liste des prérogatives qui lui sont dévolues, il explique qu’il n’arrive à en remplir aucune. Francius Matignon se dit mis à l’écart des dossiers scolaires dont il a pourtant la charge. « Je tiens à préciser que nous appartenons à la même famille politique, et que je souhaite par dessus tout apprendre et comprendre, en harmonie au niveau du groupe. (…) Je pense, Madame la vice-présidente, que nous devons nous inscrire dans une démarche de transmission afin de préparer la transition à la Collectivité. L’élue Marie-Angèle Aubin a démissionné avant mon élection à son poste, et je ne souhaite pas démissionner car je ne suis pas de nature à baisser les bras. Je suis plutôt dans une démarche de persévérance. » En effet, la conseillère exécutive avait quitté en mai 2018 de la présidence des affaires scolaires, expliquant elle aussi publiquement qu’elle était mise de côté par Nicole Gréaux, membre de la commission (JSB 1278), et ne parvenait pas à travailler. Pourtant, après cette démission, Nicole Gréaux, déjà en charge des affaires sociales, n’avait pas postulé pour reprendre les affaires scolaires.
C’est donc la seconde fois en trois ans que la première vice-présidente est ouvertement accusée par ses colistiers d’entraver leur travail. Plus tôt au cours du conseil territorial, un débat sur le collège et la section apprentissage s’est tenu entre le Président et sa première vice-présidente, sans que Francius Matignon n’arrive à en placer une.
Piquée au vif vendredi, Nicole Gréaux s’est défendue: « Qui signe aujourd’hui? La vice-présidente ! La responsabilité, c’est moi qui l’engage. De toute façon, c’est une erreur du conseil territorial d’avoir mis des gens présidents de commission, sans leur donner le droit de signature. » « Mais je ne demande pas la signature, Madame la vice-présidente, je vous demande de participer aux travaux. Je ne suis convié à aucune réunion, tout est verrouillé en amont », proteste Francius Matignon. S’ensuit un dialogue assez inaudible, coupé par la conclusion en forme de voeu du conseiller territorial : « Je voudrais pouvoir travailler de la même façon qu’Elodie Laplace ou Corinne Fébrissy.»
« Ça fait pas fort, ce climat entre les deux », commente le Président un peu gêné de cet étalage public de discorde dans l’équipe Saint-Barth d’Abord. Francius Matignon assure qu’il a essayé de régler le problème en interne avant d’en arriver là, sans succès. «Je m’excuse Monsieur le Président, mais je me verrai dans l’obligation de vous remettre ma démission ! » lâche Nicole Gréaux en se levant. Furieuse, elle part en claquant la porte.
Sont-ce des paroles prononcées sur le seul coup de la colère, ou compte-t-elle vraiment démissionner de la commission affaires scolaires, voire de son mandat ? Suite au prochain épisode.
JSB 1362