La lettre d’Emmanuel Macron aux Français regroupe quatre grands thèmes et une trentaine de questions, qui animeront le grand débat national ouvert mardi.
Le président de la République signe une lettre de cinq pages publiée dimanche soir à destination de tous les Français (à lire en intégralité sur notre site internet). Dans le menu, elle pose les thèmes du grand débat national voulu par Emmanuel Macron pour répondre à la grogne des Gilets jaunes, qui semble ne pas devoir retomber en métropole.
Quatre grand thèmes sont listés, et une trentaine de questions posées au total. Le premier sujet porte sur la fiscalité, l’impôt et la dépense publique. « Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? » interroge le Président, non sans rappeler que c’est grâce à l’impôt que les services publics français fonctionnent.
Second thème, « l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques. Les services publics ont un coût, mais ils sont vitaux : école, police, armée, hôpitaux, tribunaux sont indispensables à notre cohésion sociale. Y a-t-il trop d’échelons administratifs ou de niveaux de collectivités locales ? Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d’action au plus près des citoyens ? »
Troisième thème, la transition écologique, et notamment son financement. Dernier volet et pas des moindres, « démocratie et citoyenneté », qui rassemble des questions sur les référendums, la limitation du nombre d’élus ou de leurs mandats, la représentativité, mais aussi (surprise, car ces sujets étaient exclus par l’exécutif au départ) l’immigration et le droit d’asile, l’intégration, la laïcité.
D’autres sujets qui ont tendance à être régulièrement remis sur la table par leurs détracteurs ne seront pas intégrés au débat : IVG, mariage pout tous, abolition de la peine de mort et… suppression de l’ISF, la remise en cause de cette mesure étant pourtant une demande phare des Gilets jaunes. Mardi soir face aux maires de Normandis, Emmanuel Macron a cependant juré qu’il n’y aurait pas de sujet tabou.
« Transformer vos colères en solution »
« Ce débat est une initiative inédite dont j’ai la ferme volonté de tirer toutes les conclusions. Ce n’est ni une élection, ni un référendum. C’est votre expression personnelle, correspondant à votre histoire, à vos opinions, à vos priorités, qui est ici requise, sans distinction d’âge ni de condition sociale », conclut le Président dans sa missive. « C’est ainsi que j’entends transformer avec vous les colères en solutions. » Emmanuel Macron « souhaite que le plus grand nombre d’entre vous puisse participer à ce grand débat afin de faire œuvre utile pour l’avenir de notre pays. »
Sommes-nous concernés ?
Française, Saint-Barth est régie par les lois de la République. Mais l’Etat ne peut pas grand-chose ici sur bien des sujets évoqués, du fait du statut particulier de notre île.
« Formellement, tous les Français sont concernés mais il faut que chacun ait bien en tête que l’objectif du débat national est de discuter de politiques publiques qui relèvent de l’Etat, et qu’à Saint-Barthélemy, certains sujets sont du ressort de la Collectivité, comme par exemple la transition écologique », explique le sénateur Michel Magras (LR). La fiscalité, le social, l’accès des étrangers (hors UE) au marché du travail, et même le code de la route comptent parmi les compétences dévolues à la Collectivité. « Les autres questions notamment sur les thèmes institutionnels s’adressent à la France tout entière puisque les institutions appartiennent à chacun. Pour autant, participer au débat national restant une décision individuelle, je n’inciterai ni ne dissuaderai à y prendre part », conclut, prudent, le sénateur de Saint-Barth.
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Concrètement, comment participer
Le grand débat est ouvert du 15 janvier au 15 mars. Les contributions de chaque Français peuvent être déposées sur le site www.granddebat.fr ou envoyées par courrier postal à la Mission Grand Débat (244, boulevard Saint-Germain, Paris VIIe).
Sur le terrain, les élus mais aussi les citoyens pourront organiser des « réunions d’initiative locale ». Les organisateurs se verront dotés de fiches thématiques et de « kits méthodologique », pour leur faciliter le travail.
Des stands de proximité pourront être installés « dans les lieux de passage du quotidien » (maire, gare, marché…).
A compter du 1er mars, le débat national change d’échelle : il ne se tiendra plus au niveau local mais régional avec des « conférences citoyennes régionales ». Dans chaque région, un groupe représentatif d’une centaine de personnes sera tiré au sort pour y participer. « Ils pourront participer à l’élaboration de pistes concrètes, donner leur avis sur ce qui ressort des premières semaines du grand débat national et nourriront ainsi la réflexion sur les suites à donner », souligne Matignon.
Toutes les informations sur www.granddebat.fr
JSB 1311