Saint-Barth -

François Baroin fait citoyen d'honneur : « Je réponds à l’invitation d’un ami »

L’ex-ministre François Baroin, cadre des Républicains, a reçu de Bruno Magras la médaille de citoyen d’honneur, jeudi dernier. Deux amis qui ont remémoré l’épopée politique de l’évolution statutaire de Saint-Barthélemy.

 

Les deux hommes politiques le répètent à l’envi : plus que des relations professionnelles, c’est une amitié qui les rapproche. Un lien noué au fil du plus gros chantier mené par Bruno Magras au cours de ses différents mandats, l’évolution statutaire de Saint-Barthélemy. Onze ans plus tard, le Président aime à raconter le long combat politique, et souligner les réticences auxquelles il a fait face, pour arriver à faire de Saint-Barthélemy une collectivité d’outre-mer. « Aujourd’hui, je ne sais pas si je trouverais une personne dans l’île qui lèverai le doigt pour redevenir commune de Guadeloupe », assure le Président. Ministre de l’Outre-mer entre 2005 et 2007, François Baroin s’est fait le défenseur de cette évolution à Paris. « Lorsque Jacques Chirac m’a appelé pour me dire que j’allais être ministre de l’Outre-mer, ma première pensée, pour raisons personnelles, a été “Mon Dieu, je vais devoir prendre l’avion.” Je vous laisse imaginer le moment où j’ai pris l’avion pour atterrir à Saint-Barthélemy... Aujourd’hui, je réponds à l’invitation d’un ami, un élu immense », dit-il à l’adresse de Bruno Magras.

 

Leur idylle n’avait pas si bien commencé. Le premier geste de François Baroin, une fois installé au ministère de la rue Oudinot en 2005, a été de retirer le projet de texte de loi organique. « Baroin m’a reçu, et m’a assuré que la parole du président de la République serait tenue », se souvient le premier magistrat de Saint-Barth. « J’ai retiré les textes pour mieux les préparer », explique François Baroin. Et de raconter les débats animés au Sénat et à l’Assemblée nationale, le député Brard accusant Bruno Magras de « mener une politique d’Apartheid à Saint-Barth », le député Dosière craignant que l’autonomie ne conduise à donner à un seul homme tout le pouvoir décisionnaire, le sénateur Arthuis redoutant le coût, pour la République, de la création d’un siège de Sénateur pour cette seule petite île… « En tribunes, je ne pouvais pas répondre. Mais Monsieur Baroin nous a défendu avec brio », salue Bruno Magras. « Le plus difficile a été la question de la représentation, notamment la création du poste de Sénateur de Saint-Barthélemy », rappelle François Baroin. « Aujourd’hui, l’ouragan Irma, si terrible qu’il fût, a démontré la souplesse de ce statut, en permettant à l’île cette reconstruction spectaculaire. »

 

Avant la cérémonie, François Baroin a passé une heure avec les élus locaux (côté opposition, seul Xavier Lédée avait fait le déplacement). L’occasion pour eux de remercier le président de l’Association des Maires de France, qui a mobilisé les adhérents pour collecter des fonds afin d’aider les îles du Nord, au lendemain d’Irma. Mais surtout d’évoquer avec un expert les conséquences de l’évolution statutaire, ses atouts et ses risques, la crise des gilets jaunes, les élections européennes... Pour conclure, vendredi matin, avant son départ pour Saint-Martin puis pour la Martinique, Bruno Magras a lui a fait visiter l’étang de Saint-Jean réhabilité, sous les yeux de quelques placides iguanes.


JSB 1324

Journal de Saint-Barth N°1324 du 18/04/2019

Saint-Barth assoiffée
Lutte contre le logement indécent
Infertilité
Elimination des cabris