Saint-Barth - Romaric Magras Xavier Lédée Hélène Bernier

Elections territoriales (20-27 mars) : Quatre questions posées aux têtes de liste (9e partie)

Une très faible part du budget de la Collectivité est consacrée au social. Comptez-vous augmenter cette contribution et dans quel domaine en particulier ?

 

Romaric Magras :
« Je compte intervenir là où ce sera nécessaire, comme cela a toujours été le cas. La collectivité a, par exemple, apporté des aides à la reconstruction selon des critères sociaux après Irma. Nous avons aussi créé le nouveau centre médico-social. Ce budget s’explique surtout par la situation sociale favorable de la population. La plupart des dépenses en matière sociale sont, en réalité, d’abord des dépenses obligatoires, dont les critères sont fixés par la loi. S’agissant des dispositifs non obligatoires, le budget est aussi la traduction d’une politique sociale ciblée et au cas par cas pour ce qui concerne les situations individuelles. Nous avons souhaité ne pas « perfuser » la population aux politiques publiques, d’autant que les solidarités familiales sont encore très fortes à Saint-Barthélemy et que la situation du marché du travail est très bonne. Il ne s’agit donc pas de dépenser pour dépenser ; c’est aussi ce qui permet de conserver une fiscalité basse pour les habitants de Saint-Barthélemy. Le problème se pose non pas en termes de niveau de dépenses, mais de besoins. Ainsi, pour certains jeunes désœuvrés, souffrant souvent de démission parentale, nous mettrons en place un programme d’accompagnateurs avec la Croix-Rouge. Pour nos aînés, nous relancerons, avec le service et en collaboration avec les associations de l’île, des activités de cohésion, culturelles et récréatives ainsi que des sorties et des voyages organisés. »

Xavier Lédée :
« Effectivement la part allouée au social dans le budget de la COM est faible et nous ferons un état des lieux précis de la situation. Il ne faut pas oublier pour autant que l’Etat y participe aussi par le biais de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie, ce qui nous permet d’offrir des aides de qualité tout en maîtrisant les dépenses. Nous comptons travailler sur tous les volets du social.
La jeunesse avec la construction de nouvelles structures d’accueil (aires de jeux adaptées aux enfants en situation de handicap, maisons d’assistantes maternelles, mise en place d’éducateurs spécialisés). Le handicap avec un meilleur suivi des offres d’accompagnement et un soutien aux projets inter-îles avec Saint-Martin sur l’ouverture de structures adaptées. La famille avec la revalorisation régulière du quotient familial afin d’adapter l’aide apportée aux familles à la réalité du coût de la vie. L’insertion avec l’organisation plus régulière d’actions en collaboration avec la DTCS notamment l’optimisation de la salle d’activités du Centre Médico-Social en adaptant les moyens donnés au personnel et aux associations.
Les personnes âgées que nous ne laisserons pas dans l’isolement en mettant sur pied davantage de visites et en reprenant un programme d’ateliers comme il existait il y a 10 ans. Notre idée n’est donc pas forcément de dépenser plus mais de faire mieux en nous appuyant sur les rapports rédigés par les agents de la Collectivité qui sont ceux qui connaissent le mieux ce secteur. »

Marie-Hélène Bernier :
« C’est vrai que l’action sociale a été un parent un peu pauvre et qu’il y a un rééquilibrage à faire. C’est pour nous une priorité et il n’y a pas un domaine en particulier. Tout notre projet repose sur un principe de solidarité : faire que chacun soit inclus dans notre territoire. Nous souhaitons dans un premier temps soutenir le travail mis en œuvre par les professionnels du service social en nous mettant à leur écoute pour identifier leurs besoins aussi bien humains que matériels. Nous soutiendrons des campagnes sur les addictions, la prévention des risques comme celles faites au sein des écoles et du collège. Également, nous accompagnerons la création d’une seconde, voire d’une troisième maison d’assistantes maternelles (MAM). Dans le champ du handicap, nous réaffirmons notre volonté d’inclusion et cela par le biais de notre soutien à la mise en place d’un Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) mais aussi à la création d’un institut médicoéducatif (IME) pour les jeunes jusqu’à 20 ans de même que d’une Maison d’Accueil Spécialisé (MAS). Pour accompagner les adolescents et jeunes adultes, nous créerons une maison de la jeunesse, un lieu de partage, d’échange et de rencontre ainsi qu’un poste de médiateur de rue nécessaire pour accompagner les jeunes en rupture. Enfin, car nous avons la volonté d’être présents pour nos aînés, de leur permettre de sortir de leur isolement. Nous mettrons à leur disposition un espace d’échanges, d’ateliers intergénérationnels avec un moyen de transport pour les y conduire. Nous relancerons les partenariats avec les différentes associations de l’île. Cela permettra de faire vivre le patrimoine culturel de Saint Barthélemy d’une part et d’autre part, améliorera la cohésion sociale en permettant à toutes les strates sociales de mieux se connaître. Enfin nous soutiendrons les initiatives entrepreneuriales de soutien à nos aînés. »

Journal de Saint-Barth N°1464 du 17/03/2022

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