Saint-Barth -

Cinq créations de postes contestées en Conseil territorial

Il est rare qu’un conseil territorial se déroule sans qu’un débat contradictoire ne surgisse. Parfois dans les rangs des élus de la majorité mais bien plus souvent dans ceux de l’opposition. Jeudi 1er décembre, lors de la séance articulée autour d’un ordre du jour qui comprenait dix-sept délibérations, plusieurs points ont été à l’origine de discussions. Particulièrement celui qui concerne la création de cinq nouveaux postes au sein de la Collectivité territoriale. Des recrutements qui ont pour vocation d’intégrer le futur service territorial des systèmes d’information et de l’innovation. Une décision que les élus du groupe d’opposition Saint-Barth d’Abord (SBDA) ont vertement contestée. De fait, ils ont tous voté contre l’adoption de cette délibération, qui a toutefois été entérinée à la majorité.

 

« Doucement au niveau des embauches »

Les emplois, tous à temps complet, qui vont être créés sont les suivants : un chef de projet données, un responsable de l’innovation territoriale, un géomaticien et deux développeurs. « Le géomaticien sera payé pendant trois ans par l’Europe », précise en se voulant rassurant le président de la Collectivité, Xavier Lédée. « A mon sens, pour ce service, ces recrutements sont surdimensionnés, explique Romaric Magras, tête de pont de l’opposition. On a déjà trois agents sur ce service et d’autres ont besoin de personnels. je pense que l’on devrait y aller plus doucement au niveau des embauches. » Xavier Lédée lui répond en affirmant que « le calibrage a été vu avec les services de la Collectivité et il existe donc une marge de manœuvre et une souplesse qui vont permettre à ces agents de travailler de manière transversale avec d’autres services ». Un argument qui ne semble pas convaincre les élus de SBDA.

Membre du conseil exécutif, Alexandra Questel appuie les propose de son chef de groupe pour souligner « le caractère excessif de ces recrutements ». L’élue d’opposition ajoute : « Nous suggérons de créer un service plus restreint en ressources humaines au départ, quitte à le développer progressivement, afin de maîtriser le poids de ce nouveau service sur le budget de fonctionnement de la Collectivité. » Le quatrième vice-président de la Collectivité, Maxime ­Desouches, déploie alors toute son énergie pour convaincre. «La Collectivité brasse un certain nombre de données dans les services mais il n’y a pas assez de communication, constate-t-il. Pour ma part, je voulais que l’on embauche encore plus de personnes. Car ces embauches vont justement permettre d’éviter d’autres embauches parce que l’on va disposer de plus d’information, que l’on va pouvoir simplifier et être plus efficace. Il faut de la matière grise informatique pour organiser tout ça. »

Sans doute pour avoir la certitude que la démarche est comprise de tous, le président Lédée précise : « Nous créons des postes, nous n’embauchons pas. Ce service va nous permettre d’avoir des bases de données et ça facilitera le travail de tout le monde. On est conscient qu’il y a une masse salariale à surveiller. Quand on aura réussi à dégager du temps dans les services, on y verra plus clair. »

 

 

Cadre

Création d’un Institut médico éducatif et d’une Maison d’accueil spécialisé

Après avoir voté à l’unanimité la création d’une maison d’assistantes maternelles à Grand-Cul-de-Sac, les conseillers territoriaux ont débattus sur celle d’un Institut médicoéducatif et d’une Maison d’accueil spécialisé sur le terrain de proximité du quartier d’Anse des Cayes. « Un projet qui commence à dater », remarque le président. Si les avis sont unanimes sur la nécessité de disposer de telles structures à Saint-Barth, plusieurs élus interviennent pour avertir les membres du Conseil des éventuelles difficultés liées à leur emplacement. Élu de la majorité, Dimitri Lédée soulève la question du stationnement et de la circulation. « Déjà lorsqu’il y a une simple fête, c’est compliqué au niveau de l’accès, remarque-t-il. Peut-être faudrait-il trouver un endroit plus pratique pour installer une structure pérenne ? » La réflexion est identique du côté des élus d’opposition. Romaric Magras suggère toutefois la possibilité d’installer les algécos prévus par la majorité sur un autre terrain, déjà viabilisé. Principalement pour éviter aux riverains de subir « des mois de nuisances pendant le chantier » de construction des bâtiments en dur. Pour le président de l’association Lézards des Cayes, qui utilise régulièrement le terrain de proximité, l’implantation des deux structures ne pose aucun problème. « Nous les accueillons à bras ouverts, assure-t-il. C’est une initiative d’utilité publique. » Il appuie toutefois les propos des intervenants précédents sur les questions d’accès et de nuisances. Une seule abstention lors du vote, celle de Dimitri Lédée.