Saint-Barth -

Au Sénat, hommage surprise à Michel Magras

Surprise pour Michel Magras, jeudi dernier au palais du Luxembourg : au terme du colloque sur la biodiversité des outre-mer du bassin Atlantique, la vice-présidente Micheline Jacques a remis au sénateur une médaille pour l’ensemble de son travail, au nom de toute l’île de Saint-Barthélemy.

 

«Cette surprise n’était pas prévue et me gêne terriblement », a réagi le sénateur Michel Magras, jeudi soir, au Sénat, devant une assistance debout. Effectivement, il n’avait pas été inscrit au programme que Micheline Jacques, vice-présidente de Saint-Barthélemy, comptait lui remettre ce jour-là une distinction au nom de l’ensemble du travail qu’il a accompli sur l’île. « Je ne saurais dire combien vous avez contribué à la prise de conscience de la richesse de notre patrimoine écologique sur l’île : en tant que professeur de SVT, vous avez pendant 35 ans enseigné à des générations de Saint-Barth, dont j’ai la chance de faire partie », a commencé l’élue locale en charge de l’environnement. « Durant toutes ces années vous vous êtes investi dans un programme politique ambitieux pour notre petite île, et de long terme ; faisant de la préservation de l’environnement le cœur du développement de Saint-Barthélemy. » Et de lui remettre une « modeste distinction, au nom du président de la Collectivité, des élus et de l’ensemble de la population. »

Surpris et ému, le sénateur Michel Magras a ensuite vivement remercié Micheline Jacques et son frère Bruno Magras pour « cette attention qui m’honore ». A la suite de quoi, sur les réseaux sociaux, il a reçu un déferlement de commentaires élogieux de la part d’élus et habitants de l’île.

 

Saint-Barth très représentée

Saint-Barthélemy était présente en force jeudi dernier au Sénat, sur invitation du président de la délégation sénatoriale aux outre-mer Michel Magras, pour participer au colloque intitulé : “Biodiversités du bassin Atlantique – un gradient latitudinal source d’une richesse exceptionnelle mais vulnérable”. Les élues Micheline Jacques et Marie-Angèle Aubin avaient fait le déplacement, ainsi que les associations Megaptera, Coral Restoration, Saint-Barth Essentiel et Green St Barth.

 

Devant la ministre des Outre-mer, des députés et sénateurs ultramarins, et d’autres spécialistes et personnalités impliquées dans la préservation de l’environnement dans la région antillaise, une quinzaine d’intervenants se sont succédés au micro pour détailler leur action.

Pour les îles du Nord, Michel Vély, président de l’association Megaptera, a expliqué le travail de suivi mené sur les baleines à bosse, à grand renfort de films magnifiques montrant ces géants batifoler dans nos eaux. Il a insisté sur deux points : le soin apporté par les bénévoles pour déranger le moins possible les baleines au moment de la pose des balises GPS, et la nécessité de travailler en lien avec les autres pays de la zone, de Saba aux Bermudes, et jusqu’en Norvège et au Groenland, qui voient passer les mêmes cétacés.

Au nom de Saint-Barth Essentiel, Léonide Célini a détaillé ses recherches sur les espèces de fourmis et de termites qui peuplent Saint-Barthélemy. La scientifique a décompté sept espèces de fourmis invasives, dont certaines peuvent avoir un réel impact sur la biodiversité locale.

Bruno de Courrèges, fondateur de l’association Green St Barth, a montré le travail de renforcement des dunes de Saline débuté après l’ouragan Irma, afin de consolider l’édifice naturel. « Nous n’en sommes qu’à 40% du projet», explique-t-il, puisque le travail déjà réalisé sur la partie gauche de la dune sera réédité sur sa partie droite à compter du mois de juillet (apport de sable, installation de ganivelles...) Enfin, dernière voix de Saint-Barth, Didier Laplace a évoqué son travail lancé en 2015 avec Coral Restoration sur les nurseries de coraux. Il a également présenté les pistes pour une pêche plus durable, notamment des casiers équipés d’une trappe qui permettrait aux poissons trop petits, de ne pas se trouver pris au piège et limiterait la perte.

 

L’objectif de ce colloque était de « faire mieux connaître les atouts et les faiblesses de notre environnement », dixit Michel Magras. « Chaque contribution a montré combien les outre-mer sont terres d’innovations et d’expérimentations en matière de biodiversité, et je m’en réjouis ! » La ministre des Outre-mer Annick Girardin a assuré que de tels événements permettaient de rappeler que « les bonnes intentions politiques ne doivent pas rester lettre morte. »


JSB 1332



Journal de Saint-Barth N°1332 du 13/06/2019

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