Saint-Barth -

Au forum des PTOM, Bruno Magras va droit au but

En voyage à Tahiti pour le forum annuel des Pays et Territoires d’Outre-mer, le président de la Collectivité a indiqué à l’Europe que Saint-Barthélemy n’était « pas la pour faire de la figuration ».

Si Saint-Barthélemy n’a pas le droit aux financements européens, elle se retirera de l’OCTA (Overseas Countries and Territories of the European Union, l’association qui réunit vingt-deux PTOM). C’est en substance le message qu’a adressé Bruno Magras aux représentants européens présents à Papeete, pour le forum annuel des PTOM, selon le compte-rendu qu’il a livré au conseil territorial mercredi 13 mars.


PIB trop élevé
à Saint-Barthélemy
Ces territoires non-européens mais rattachés à l’Union peuvent prétendre au Fed, une enveloppe de 500 millions d’euros par an pour aider à financer leurs projets de développement. Mais le PIB par habitant sur l’île est jugé trop élevé pour que Saint-Barthélemy en bénéficie. Pour rappel, le PIB (produit intérieur brut) sert d’outil de mesure de la richesse d’un territoire. Sur notre île, il s’élève à près de 40.000 euros par habitant selon l’Iedom, contre 32.300 euros en France. « Depuis 2012, Saint-Barth n’a jamais réclamé ni obtenu quoi que ce soit », a rappelé Bruno Magras au conseil territorial de la semaine dernière. « Le critère du PIB nous en a exclu, on ne peut donc prétendre qu’à des projets communs avec d’autres îles. Pourtant nous avons des accords bancaires avec l’Europe, nous accueillons une importante population communautaire...» Le Président a demandé à ce que notre île bénéficie d’une enveloppe pour ses projets internes, notamment sur le numérique et l’environnement. « Sans quoi, je me retirerais de la table des différences instances européennes. Cela n’a aucun intérêt de faire partie de l’OCTA si c’est pour faire de la figuration. Cela a été entendu. »

Les PTOM ont adopté une résolution commune demandant une réévaluation à la hausse de l’enveloppe du Fed. Ils souhaitent qu’elle passe de 500 à 669 millions d’euros. Le président de la Polynésie française Edouard Fritch a rappelé que les financements européens, « ce sont des écoles, des quais, des ponts, des aéroports… » Bruno Magras est sceptique quand à l’issue de cette demande : « Mon sentiment, c’est que nous aurons une légère augmentation, mais pas beaucoup plus que les 500 millions d’euros. »


L’inconnue Brexit
Le menu principal des discussions lors de ce Forum des PTOM était bien sûr le Brexit, dont l’issue et les conséquences sont incertaines pour le Royaume Uni, et a fortiori pour les outre-mer britanniques. Quand le divorce sera prononcé, ce sont près de la moitié des membres de l’OCTA qui n’en feront plus partie, et ne pourront plus prétendre au Fed : Anguilla, Montserrat, Gibraltar, les Bermudes, les Îles vierges britanniques, les îles Caïman, les îles Falkland, Sainte-Hélène, la Géorgie du sud et les îles Sandwich du sud, les îles Turques-et-Caïques, le Territoire antarctique britannique, le Territoire britannique de l’océan Indien et Pitcairn dans le Pacifique.

Mercredi dernier à l’Assemblée nationale, la ministre française des Outre-mer Annick Girardin a indiqué que cette vague de sortie de l’UE « pourrait être une opportunité, car la voix de la France serait plus forte au sein des PTOM. » Elle a surtout rappelé que le Fed serait bientôt remplacé par une autre enveloppe, à partir de 2020, et assuré que les négociations étaient suivies de près : « Nous nos battons pour que ce qui remplacera le Fed soit à la hauteur des enjeux du Pacifique et de l’ensemble des PTOM. »


JSB 1320

Journal de Saint-Barth N°1320 du 21/03/2019

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