Saint-Barth -

Encore une saison cyclonique plus intense que la normale sur l’Atlantique

Les Îles du Nord ont été épargnées, mais la saison cyclonique 2019 sur l’Atlantique est la quatrième d’affilée plus intense de la normale. Elle a officiellement pris fin samedi 30 novembre.

 

La saison cyclonique s’est officiellement terminée le 30 novembre. Elle a vu naître 18 systèmes cycloniques (contre douze en moyenne), dont six ouragans, dont trois majeurs. Les Bahamas et les Etats-Unis ont souffert encore une fois, et les Antilles ont été épargnées. «C’est une saison contrastée. Elle a été plutôt calme sur l’arc antillais, mais 2019 est la quatrième année consécutive avec une activité cyclonique supérieure à la normale. Ce n’était pas arrivée depuis 1998-2001 », indique Thierry Jimonet, responsable de Météo France Guadeloupe. Deux phénomènes ont touché l’arc antillais, Dorian à la fin du mois d’août, et Karen fin septembre. « Avec des intensités assez modérées, et sans impact notable sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy. » Les îles du Nord ont seulement ressenti des averses et des épisodes de forte houle.

 

Plus au Nord, les Bahamas n’ont pas eu cette chance. «Dorian a été un phénomène hors normes. C’est un ouragan record en termes d’intensité, avec des vent moyens à 295 km/h et des rafales à 350 km/h. C’est le deuxième plus puissant de l’histoire, derrière Allen en 1980 », poursuit Thierry Jimonet. Et il a stagné 24 à 48 heures sur les pauvres Bahaméens, dévastant complètement les îles d’Abaco et Grand Bahama.

 

Chiffre notable également : « Cinq cyclones ont été baptisés dans le Golfe du Mexique, dont trois ont touché les côtes américaines. C’est un record avec les années 2003 et 1957 », note le météorologue. « Autre valeur intéressante, Lorenzo, catégorie 5, a été le cyclone de cette catégorie le plus au Nord Est sur l’Atlantique jamais constaté. On ne peut pas en déduire grand chose comme ça. Mais ces dernières années ont démontré que les cyclones se déplacent de plus en plus vers le Nord, avec des catégories de plus en plus élevées, ce qui correspond aux scenarios climatiques. »

Enfin, l’ACE (Accumulated cyclone energy, ou en français la somme de l’énergie des cyclones) est déterminé à 130, bien au-dessus de la moyenne fixée à 104. Ce chiffre est la somme de la durée et de la puissance de chaque phénomène, et donne une idée de l’intensité globale de la saison cyclonique.

 

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La situation aux Bahamas

Selon le World Food Program, l’activité humanitaire d’urgence commence à se réduire aux Bahamas, remplacée peu à peu par un soutien au plus long cours. Plus de 600 réfugiés sont réparties à Nassau dans cinq centres d’hébergement. Dans les zones touchées, les îles d’Abaco et Grand Bahama, l’aide alimentaire continue d’être distribuée, et des citernes mobiles et groupes électrogènes sont acheminés pour faciliter l’accès à l’eau et à l’électricité. Par ailleurs, un soutien aux commerçants sur place a été mis en place, afin qu’ils puissent reprendre leur activité au plus vite.


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Des mesures météorologiques plus précises

Un radar météorologique sera bientôt installé sur l’île voisine de Saint-Martin, financé par sa Collectivité et le programme Interreg Caraïbes, et permettra à Météo France de préciser ses prévisions pour les îles du Nord. Aujourd’hui, elles sont réalisées à partir du matériel de la Guadeloupe, à 250 kilomètres de là. Le futur radar permettra d’affiner considérablement les prévisions, donc les niveaux de vigilance. Le marché public vient d’être lancé, pour une mise en service prévue en 2021.


JSB 1353





Journal de Saint-Barth N°1353 du 05/12/2019

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