C’est un habitué du tribunal qui était jugé en son absence, jeudi dernier à Saint-Barthélemy, pour vol, refus de priorité ayant provoqué un accident, conduite sous l’empire d’un état alcoolique et de stupéfiant, et recel d’un scooter volé.
Agé de 29 ans, cet ancien employé de la Collectivité de Saint-Barthélemy sort tout juste de détention. Il était impliqué dans l’affaire du trafic de stupéfiant aux abords du Sélect, démantelé il y a quelques mois. Une 14e condamnation en dix ans, où il a cumulé les délits routiers, infractions à la législation sur les stupéfiants, et les vols, parfois avec violences.
Il lui a été interdit de remettre les pieds à Saint-Barthélemy, son île natale, pendant deux ans. « Exception faite de quand il est convoqué par le tribunal », note le vice-procureur de la République. « Je déplore qu’il ne soit pas là pour s’expliquer ». « Il n’avait pas les moyens de se payer son billet depuis Pointe-à-Pitre, il est au chômage », réplique l’avocate du prévenu, Me Desailloud, qui le représente dans les trois nouvelles affaires examinées jeudi dernier par le tribunal.
D’abord, un vol et une tentative de vol, commis en février 2017. Constatant la disparition de divers objets (nourriture, boissons, linge de maison, téléphone), le manager d’une villa et l’époux de la femme de ménage décident de surveiller les lieux, une nuit durant. Bingo : le voleur revient, et entre sans effraction puisque la villa restait toujours ouverte. Les deux hommes le remettent aux gendarmes, et le malandrin reconnaît les faits.
En avril 2017, les gendarmes ont de nouveau affaire à lui, à l’occasion d’un accident qui aura provoqué pour la victime, un mineur, une ITT (incapacité totale de travail) d’un mois. A Lorient, le prévenu coupe la route des véhicules qui arrivent en sens inverse pour tourner à gauche ; la collision avec l’autre scooter est inévitable. Il sera contrôlé positif à l’alcool, aux stupéfiants, et conduisait un 125 cm3 sans le permis adéquat.
Troisième dossier : il est contrôlé sur un scooter Mio, véhicule qui avait été déclaré volé par sa propriétaire. IL assure l’avoir trouvé abandonné dans la nature. Il est accusé de recel.
Rappelant les quatorze mentions à son casier judiciaire, le vice-procureur décrit « une vie d’errance, de délinquance, et une incapacité à s’insérer dans la société. » Il requiert une peine de 15 mois d’emprisonnement, 300 euros d’amende, et une interdiction de conduire tout véhicule à moteur durant trois ans.
« Effectivement, il a un parcours chaotique. Il a essayé de se sortir de ses démons, l’alcool et les stupéfiants », assure la défense. « Il respecte son contrôle judiciaire, tente de trouver du travail en Guadeloupe. Son amie essaie de le faire s’éloigner de ses addictions. La prison, il connaît, et cela ne lui permettra pas de s’en sortir ; au contraire, il replongera », prédit Me Desailloud, qui plaide pour une mise à l’épreuve avec obligation de soins et contrôle de l’abstinence. « La prison ne fera que l’enfoncer. »
Délibéré le 4 avril prochain.