Saint-Barth - Justice illustration code pénal

Il éclate une bouteille au visage de son rival

Etaient-ils encore ensemble ou s’étaient-ils séparés ? En tout cas, ça n’allait pas dans ce couple. Un soir de mai 2019, l’homme de presque 30 ans, résident de Saint-Barthélemy, n’a plus de nouvelles de sa compagne. Elle ne rentre plus à la maison, ne répond plus à ses messages ni ses appels. Inquiet, il tourne en rond, ne dort pas de la nuit, la cherche. « J’ai pensé qu’il lui était peut-être arrivé quelque chose, j’étais inquiet. » Il finit par géolocaliser son téléphone portable, et accourt à l’endroit indiqué. Il arrive, vers 5 heures du matin, dans un appartement qui est ouvert. Il ouvre la baie vitrée et tombe sur un lit double, dans lequel dorment sa copine, et un autre homme, l’habitant des lieux. Son sang ne fait qu’un tour, il hurle, se jette sur son rival, attrape une bouteille et lui éclate en pleine face. Bilan : deux fractures du visage, une opération de chirurgie maxillo-faciale, d’autres contusions. La victime a dû rentrer en métropole pour ses soins. « Les photos de son état interpellent, vous l’avez bien amoché », constate la présidente. « Sur le moment je n’ai pas réfléchi. Après je l’ai recroisé, je me suis excusé, j’ai proposé de payer pour les dépenses d’hôpital. » «ça vous arrive souvent ? » « C’est déjà arrivé. Je m’énerve vite », admet le prévenu, l’air très calme, presque flegmatique. L’avocate de la victime Me Caron décrit «des faits gratuits, d’une rare violence », et indique que son client pourrait « garder des séquelles, notamment esthétiques. »
Le conseil du prévenu Me Bringand-Valora souligne des « circonstances particulières. Il ouvre la baie vitrée, il la trouve dans un lit conjugal avec un autre ; il demande au garçon “tu as couché avec elle”, celui-ci répond “oui”. Il était fou d’inquiétude, ce n’est pas un geste prémédité. Il a exprimé des regrets à de nombreuses reprises. » Le procureur a requis de la prison ferme contre le prévenu, l’avocate sollicite la clémence : « Même avec une  peine aménagée, il sera difficile de travailler dans un hôtel de Saint-Barth avec un bracelet électronique à la cheville ! » Le tribunal n’entend pas cet argument. Outre l’indemnisation de la victime, il est condamné à douze mois de prison dont six avec sursis probatoire, et à une obligation de soins. « C’est sévère, mais les faits sont graves. »

Journal de Saint-Barth N°1392 du 07/10/2020

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