Saint-Barth -

En roue arrière sans permis moto, sans plaque, sans assurance, mais avec cannabis

Combo d’infractions pour cet homme de 28 ans, pris en flagrant délit de « wheeling » début décembre dernier.

Sa moto, une 450 cm3, est dépourvue de plaques d’immatriculation. Elle n’est pas assurée, et lui n’est pas titulaire du permis pour la conduire. Pour couronner le tout, le test salivaire est positif : il a consommé du cannabis avant d’enfourcher son engin.

« Vous ne pensez pas que c’est trop ? » a demandé le président. Il a été condamné jeudi à 45 jours amende à 10 euros (dix euros par jour pendant 45 jours, chaque journée non payée se transformant en jour de détention), à une amende de 350 euros pour le défaut d’assurance, et à deux amendes de 75 euros pour les autres infractions. En état de récidive légale en ce qui concerne la conduite sous stupéfiant, son permis B a été annulé, et il devra attendre quatre mois avant de pouvoir le repasser.

Plus répressif ?

Dans son réquisitoire, le procureur a insisté sur la lourde actualité de Saint-Barthélemy ces dernières semaines. « Ce n’est pas de son fait, mais derrière le cas de ce monsieur, il y a dans l’actualité à Saint-Barthélemy une vraie inquiétude sur les comportements routiers et leurs conséquences. Nous sommes le 3 mai 2018, il y a quatre morts depuis le début de l’année, tous en deux-roues ou en quad. En ce qui concerne les deux derniers accidents mortels, les enquêtes sont toujours en cours, mais il y a des suspicions de consommation de stupéfiant. Pour le premier, au mois de janvier, il y avait de l’alcool », détaille-t-il. « Je me demande s’il ne faudrait pas être plus répressif, avec tous ces accidents à Saint-Barthélemy, dont les conséquences peuvent être gravissimes. »

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Wheeling ou pas wheeling ?

Un jeune homme de 23 ans, blessé à moto après avoir percuté une voiture, était jugé jeudi pour mise en danger.

Il roulait rue de la République, pour entrer dans Gustavia, sur sa moto 450 cm3, suivi par deux copains en deux roues. Une voiture est sortie de la rue de la Suède, côté capitainerie (donc une impasse), et ne l’a pas vu ; il a percuté l’auto et a été projeté quelques mètres plus loin. Le jeune homme de 23 ans est resté plusieurs dizaines de jours à l’hôpital en Guadeloupe, pour soigner un fémur fracturé.

Jeudi, il comparaissait au tribunal correctionnel pour un délit de mise en danger. En effet, le témoignage d’un gradé de la gendarmerie décrit le garçon en train de doubler les voitures, en pleine nuit, roue avant levée. Les caméras de vidéosurveillance attestent cette version du « wheeling ». Tout comme la conductrice, qui dit n’avoir pas vu la moto puisque son phare éclairait en direction du ciel.

Pourtant, quand le président lui demande s’il circulait sur une seule roue, le prévenu nie. « Comment expliquez-vous que les vidéos vous montrent sur une seule roue, la lumière du phare vers le ciel ? » « Je ne sais pas. » « J’ai regardé trois fois cette vidéo, je n’ai rien vu », assure son avocate. « De plus, il ne devait pas la priorité à la conductrice qui arrivait sur sa droite, puisqu’elle sortait d’une rue qui n’en est pas une, fermée par une barrière. C’est quand même lui qui est victime. Il n’a pas de casier judiciaire, a un emploi même s’il est encore en arrêt de travail, et n’est pas encore consolidé, après 49 jours d’hospitalisation en Guadeloupe », argue le conseil.

Le procureur a une nouvelle fois sollicité de la fermeté envers les conducteurs de deux-roues qui prennent des risques inconsidérés à Saint-Barth, soulignant toutefois que le garçon n’avait consommé ni alcool ni stupéfiant avant de piloter sa moto. Le président a mis le jugement en délibéré au 6 septembre 2018.


JSB 1278





Journal de Saint-Barth N°1278 du 09/05/2018

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