Saint-Barth -

Bagarre patron-employé à la barre

Deux hommes, patron et employé, en sont venus aux mains en janvier dernier au domicile du premier.

«Cela fait huit mois que je porte un corset », explique la victime à la barre. Ce chef d’entreprise explique que l’altercation avec son employé lui a laissé une lombaire fracturée et deux vertèbres tassées.

Ce 8 janvier dernier, l’employé se présente au domicile de son patron avec une requête : il dit que la banque a perdu son dernier chèque de paie, d’un montant de 7.000 euros. Il veut que le patron lui signe un nouveau chèque. Ce dernier lui répond qu’il ne fera rien sans une attestation de perte émanant de la banque.

Le ton monte. On ne sait pas vraiment si des coups sont échangés entre les deux hommes, aussi costauds l’un que l’autre, mais en tout cas, le patron finit par basculer à travers sa haie. Il tombe lourdement d’une hauteur de deux mètres.

Tombé ou poussé ?

Evidemment, à la barre jeudi dernier, les versions divergent. La victime, son épouse et les voisins disent que l’employé a poussé le patron. L’employé dit qu’il ne faisait que se protéger des assauts du patron, et que ce dernier a basculé tout seul, se prenant les pieds dans son paréo.

L’avocate de la défense va jusqu’à mimer avec son client, dans une chorégraphie bien répétée à l’avance, les gestes qui auraient pu conduire la victime a chuter tout en agressant son adversaire. « Je suis convaincue que toutes les personnes dans la salle savent que c’est un accident », plaide-t-elle, invoquant la légitime défense. L’employé a ensuite laissé la victime aux soins de son épouse, sans lui venir en aide. « Il me disait “Viens, descend”, il m’insultait, je ne voulait pas empirer les choses. » « Bien sûr que j’étais énervé, au sol avec des vertèbres tassés ! »

Le quinquagénaire est-il tombé par accident ou a-t-il été poussé ? « Dans les deux cas, les violences sont avérées », conclut le procureur de la République, rappelant entre autres le témoignage de l’épouse de la victime, qui parlait « d’échange de baffes ». Il a requis à l’encontre de l’employé douze mois d’emprisonnement avec sursis.

Délibéré le 6 décembre prochain. 



JSB 1294