Saint-Barth -

Un pêcheur anguillais secouru après 7 heures dans l’eau

Un pêcheur d’Anguilla est resté sept heures en mer après le naufrage de son bateau, jeudi dernier, et a finalement été secouru par la SNSM. Il doit la vie à son gilet de sauvetage.


Jeudi 8 août en fin de matinée, le bateau de pêche Integrity coule aux alentours d’Anguilla, avec un homme à son bord. Cette information avait été donnée par le pêcheur lui-même qui en préservant son téléphone dans une pochette étanche, avait pu appeler un ami. Ami qui a mis un peu de temps à prévenir le Cross, préférant d’abord sortir son bateau pour tenter de chercher lui-même le naufragé. La SNSM Saint-Martin part finalement à sa recherche, à 14h15. Rapidement, les sauveteurs font des rencontres de mauvais augure : des coussins de bateau flottent au milieu du chenal. Le Rescue Star poursuit sa route vers Anguillita, îlets du sud-ouest d’Anguilla, où selon la police locale le pêcheur est censé se trouver. L’homme, déjà dans l’eau, a réussi à joindre cette dernière vers 13 h 45 avant que son téléphone ne s’éteigne.

 

Importants moyens déployés

De gros moyens sont envoyés dans la zone : les Coast Guards hollandais, la Brigade nautique de la gendarmerie de Saint-Martin, plusieurs bateaux de particuliers, le Rescue Star de la SNSM Saint-Martin, et dans les airs, un avion Dash-8 sillonne le ciel. Chacun recherche dans son secteur, attribué par le Cross qui chapeaute le tout. En vain.

17 h 30 : l’avion repère un gilet de sauvetage dans l’eau, puis deux autres gilets, une nourrice d’essence, et le siège d’un bateau siglé Integrity… Le Cross calcule, à partir de la position de tous ces objets, la localisation potentielle du bateau et de son malheureux propriétaire.

Mais la nuit tombe, et la plupart des bateaux de recherche rentrent au port, soit par manque d’équipement nécessaire dans le noir, soit pour faire le plein de carburant, comme la brigade nautique et le Rescue Star. Seuls les Coast Guards, à bord de deux Metal Sharks, restent en mer, disposant de plus grands réservoirs. Le Dash-8 cesse les recherches à 19 heures. La vedette de la SNSM repart en mer à 19 h 25, avec à bord ses jumelles thermiques.

Le Cross estime la position du naufragé plus proche du chenal d’Anguilla. Banco : au bout de dix minutes, un marin de la SNSM voit quelque chose dans les jumelles. « Il est là ! Il est là ! » Le Rescue Star est à 5 mètres du naufragé, amorphe mais vivant. Il finit par comprendre qu’il est sauvé et utilise ses dernières forces pour rejoindre le bateau. Exténué mais en bon état de santé.

Sur le chemin du retour vers Marigot, le rescapé raconte : son moteur est tombé en panne, et une vague a déferlé sur son embarcation. Il appelle alors son ami, enfile un gilet de sauvetage, tente de vider l’eau du bateau à l’aide de sa pompe, mais une autre vague le frappe et fait chavirer Integrity. A l’eau, il voit son bateau couler.

Durant toutes ces heures, il voit passer les bateaux de recherche, fait des signes à l’avion, en vain. Il tente de nager vers Saint-Martin, sans succès. A la nuit tombée, voyant les bateaux et l’avion repartir, épuisé, il se dit qu’il vaut mieux préserver ses forces en attendant la reprise des recherches le lendemain, et essaie de se reposer. Jusqu’à ce que la SNSM le retrouve. Sa famille éclate de soulagement au téléphone, et l’homme met pied à terre autour de 20 heures, accueilli par des proches et les services de secours. Un miracle, selon la SNSM qui en profite pour rappeler l’importance du port du gilet de sauvetage, si possible muni de bandes réfléchissantes, ainsi que d’un sifflet, d’une lumière… Qui peuvent faire toute la différence en cas d’incident.

 


JSB 1338