Saint-Barth -

Le plongeur perdu en mer était un garde-côte des douanes

Un garde-côte de la douane de Saint-Martin a été porté disparu au cours d’une plongée nocturne à l’îlet Saint-Jean, à Saint-Barthélemy, la semaine dernière. Il a été retrouvé sain et sauf le lendemain. Il avait passé la nuit sur un rocher près de Pain de Sucre.

Une plongée nocturne qui aurait pu très mal se terminer. Jeudi 26 juillet au soir, un groupe de cinq plongeurs professionnels, les garde-côtes des douanes de Saint-Martin, effectue un entraînement de nuit près de l’îlet Petit-Jean, entre les anses Colombier et Gros-Jean.

Le groupe se trouve à 23 mètres de profondeur, et commence sa remontée. Au dernier palier de décompression, à moins cinq mètres, tout le monde est là. Mais un quart d’heure plus tard, à la surface, les garde-côtes ne sont plus que quatre.

Ils montent dans leur vedette, la DF 24 (la même qui, la semaine dernière, s’est illustrée avec l’interception d’un voilier transportant 1,5 tonne de cocaïne), et commencent à rechercher leur collègue, sans succès. Contacté, le Cross AG (*) lance une opération de recherche à 22 h 30. Le semi-rigide du port de Gustavia inspecte les côtes, la SNSM (*) de Saint-Martin appareille sur son Rescue Star et examine le secteur de Roche-Plate, à l’aide de jumelles thermiques.

Le plongeur a été vu pour la dernière fois sous l’eau, muni d’une lampe-torche allumée et de son gilet stabilisateur à moitié gonflé. Le Cross AG qui supervise les opérations détermine une zone de recherches, imaginant un plongeur à la dérive.

Les jauges d’essence diminuent au fil des heures, et les bateaux sont contraints de rentrer les uns après les autres dans leurs ports respectifs, au terme de plus de cinq heures de recherches infructueuses.

 Le douanier retrouvé indemne

Le lendemain, vendredi 27 juillet à l’aube, l’hélicoptère Dragon décolle de Pointe-à-Pitre pour prendre le relais. Il n’ira pas bien loin : à 5 h 50, l’équipage du remorqueur «EG Express », mouillé à l’entrée du chenal, aperçoit un homme seul perché sur un rocher, en pleine mer, sur la Baleine du Pain-de-Sucre. Il s’agit bien du douanier disparu, sain et sauf, et même en très bonne santé puisqu’il n’a même pas nécessité de consultation médicale.

Le plongeur a expliqué qu’il avait été désorienté en arrivant à la surface. Ne retrouvant pas la vedette de la douane, il a nagé, mais dans une mauvaise direction. Il a trouvé refuge sur ce rocher et a décidé d’y attendre les secours. Il n’a pas été vu plus tôt car cet îlet ne figurait pas dans la zone de recherche, les secouristes n’ayant pas imaginé qu’il avait nagé si loin, contre le courant.

Entraînement ou intervention ?

Des questions restent en suspend : par une nuit de pleine Lune, avec les lumières émanant de Saint-Barthélemy, et une lampe-torche apparemment en fonctionnement, comment le douanier, plongeur aguerri, a-t-il pu perdre à ce point ses repères ? Quid des dispositifs de sécurité dans le cadre d’une sortie comme celle-ci ? L’histoire laisse davantage à penser à une intervention qui aurait mal tourné.

La préfecture des îles du Nord parle d’une plongée dans le cadre d’un « entraînement obligatoire », et assure que «toutes les dispositions ont été prises pour connaître les raisons de cet incident ». Contacté à plusieurs reprises, le service des douanes de Saint-Martin était injoignable ces derniers jours.

 

(*) Cross AG : Centre de recherche et des opérations de secours et de sauvetage des Antilles-Guyane. SNSM : Société nationale des sauveteurs en mer.


JSB 1290