Saint-Barth - Mayalen Zubia et Christophe Vieira, ATE

Experte des algues tropicales, Mayalen Zubia (à gauche) présidera une conférence sur les algues marines ce vendredi soir à la capitainerie. Elle est accompagnée de Christophe Vieira, spécialiste des algues. Crédit photo : ATE

Une conférence sur les algues marines

Lorsque le sujet des algues s’invite dans une conversation à Saint-Barthélemy, les sargasses occupent inévitablement le « débat ». Pourtant, elles ne sont que l’une des nombreuses espèces d’algues marines existantes, qui se caractérisent par leur diversité. Aussi, pour en apprendre davantage sur cette diversité ainsi que sur l’écologie, les moyens de valorisation des algues mais également sur ce qu’elles nous apprennent sur notre environnement et ses évolutions, l’Agence territoriale de l’environnement a convié Mayalen Zubia à Saint-Barthélemy.

Thèse sur l’écologie marine
Maître de conférence en écologie marine et experte des algues tropicales depuis plus de vingt ans, la scientifique présidera une conférence sur les algues marines ce vendredi 10 mai, de 18 à 20 heures, dans la grande salle de la capitainerie.
Détentrice d’un doctorat de l’université de Polynésie française, Mayalen Zubia effectue des recherches sur des sujets aussi variés que les récifs coralliens, les macroalgues, la taxonomie ou la biotechnologie. En 2003, la scientifique a soutenu une thèse de doctorat sur l’écologie marine. Celle-ci avait pris la forme d’une étude prospective des valorisations industrielles de deux algues brunes autochtones de Polynésie française, Sargassum mangarevense et Turbinaria ornata, qui a été réalisée afin de lutter contre leur prolifération et leur extension géographique. « La masse de ces algues, fixées et dérivantes, est considérable sur les îles de Tahiti et de Moorea ce qui permet d'envisager leur exploitation, écrivait-elle à l’époque. Les analyses biochimiques ont, par ailleurs, confirmé la qualité de ces algues pour leur valorisation dans différents secteurs industriels, en particulier leur richesse en minéraux, en fibres solubles, en protéines, en mannitol et en composés phénoliques et la présence de nombreux acides gras polyinsaturés. » Des termes quelques peu techniques qui s’appuyaient sur des « essais de valorisation réalisés en agriculture et en cosmétique ont donné des résultats prometteurs ».
Depuis, l’exploitation des algues marines s’est développée dans le monde. La compréhension de leur influence sur l’écosystème marin s’est également étoffée. A l’instar de ceux réalisés par d’autres spécialistes, les travaux de Mayalen Zubia ont contribué à élargir les connaissances scientifiques sur les différentes espèces d’algues.

Inventaire de la flore marine
Du 18 au 22 septembre 2023 à Saint-Barthélemy, elle avait pris part au groupe de travail régional Antilles françaises sur les récifs coralliens de l’Ifrecor (l’Initiative française pour les récifs coralliens). Une trentaine de scientifiques venus des Antilles, de l’Hexagone mais aussi de Mayotte et de la Réunion avaient été accueillis par l’ATE lors de cet événement. Tous avaient pu échanger sur diverses thématiques en lien avec le réseau de surveillance des récifs coralliens : l’optimisation des suivis des récifs aux Antilles françaises, les outils de rapportage et d’évaluation de l’état de santé (besoins et priorités en termes d’indicateurs), les maladies et évènements exceptionnels, les projets de recherche, le plan d’action de l’Ifrecor et les actualités régionales et internationales. Le rapport officiel de ce groupe de travail est depuis accessible sur le site internet de l’Ifrecor.
Ce vendredi, pour la conférence sur les algues marines, Mayalen Zubia sera accompagnée de Christophe Vieira, scientifique qui travaille au sein de l’université de Jeju, en Corée du Sud, sur le sujet des algues. Pendant leur séjour d’une semaine sur l’île, ils vont réaliser un inventaire de la flore marine de Saint-Barthélemy (algues et herbiers marins) en utilisant la méthode de la taxonomie intégrative. « Celle-ci combine l'identification des espèces par leur morphologie et leur identification moléculaire avec un séquençage ADN », explique l’Agence territoriale de l’environnement, qui se félicite de la venue de Mayalen Zubia et Christophe Vieira. « Leur venue nous apporte une meilleure connaissance des algues présentes autour de l'île, une formation auprès des chargés de suivis marins et des éléments de réponse concernant les questions de gestion de l’eau », écrit l’Agence.
Parallèlement, les deux spécialistes travailleront avec l’ATE à la création d’indicateurs de santé des récifs coralliens.

Journal de Saint-Barth N°1566 du 10/05/2024

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