Une initiative ambitieuse qui vise à promouvoir la réduction des déchets dans la zone des Caraïbes. Notamment par la mise en place d’une plateforme de référencement et de partage, la réalisation d’études et la création de filières de valorisation à l’échelle régionale. Telle est la nature du projet interrégional intitulé « Zéro déchet dans les Caraïbes » et dans le cadre duquel la Collectivité de Saint-Barthélemy organise un grand séminaire à partir d’aujourd’hui, jeudi 15 mai, jusqu’à samedi. « Les attentes sont, d'une part, de développer les partenariats pour lutter efficacement contre la prolifération des sargasses sur nos côtes et, d'autre part, de trouver des filières de valorisation par territoires pour exporter ou importer des déchets en fonction des compétences et de la situation de chacun », écrit la Collectivité de Saint-Barthélemy dans une publication en ligne datée du 4 avril dernier.
Des élus, des responsables de plateformes de traitement des déchets et des consultants d’organismes spécialisés de seize territoires vont participer à l’événement. Saint-Domingue, la Dominique, Sainte-Lucie et l’ensemble des terres françaises de la zone Caraïbe (Guyane incluse) sont parties prenantes du projet. Parmi les personnalités présentes, le président du syndicat de valorisation des déchets de la Guadeloupe (Syvade), Dominique Biras.
Le Syvade est l’outil de traitement et de valorisation des déchets des ménages de l’Archipel Guadeloupéen. C'est un syndicat mixte, c’est-à-dire un établissement public qui permet aux collectivités de s’associer entre elles ou avec d’autres établissements publics. Cette structure rassemble des communes et des intercommunalités de Guadeloupe, qui se sont données pour mission le traitement des déchets ménagers et assimilés. Pour Dominique Biras, le projet « Zéro déchet dans les Caraïbes » doit permettre aux îles de la région de travailler «en complémentarité dans la gestion des ressources ». Il explique : « Avec cette opération, nous voulons faire de la Caraïbe un acteur essentiel de la transformation et de la valorisation des déchets, avec nos moyens propres et en mutualisant nos compétences. Saint-Barthélemy est un modèle de réussite en la matière. »
L’économie circulaire comme planche de salut
Le partage des expériences et des compétences parait désormais essentiel mais nécessite une méthode et des objectifs. C’est tout l’objet du séminaire organisé en cette fin de semaine à Saint-Barthélemy. Pour le président du Syvade, le salut passera nécessairement par l’instauration d’une économie circulaire à l’échelle de la Caraïbe. « Elle doit être la notion majeure pour poursuivre cette vision, insiste Dominique Biras. En s’associant, nous trouverons des solutions. » Lorsqu’il évoque le traitement et la valorisation des déchets, Dominique Biras parle de «ressources ».
A Saint-Barthélemy, le site de propreté ou « écopôle » de Paprec Energie placé sous la responsabilité de l’entreprise Ouanalao Environnement réunit deux déchetteries, un atelier D3E (déchet d’équipement électrique et électronique), un centre de dépollution, un autre dédié au compostage et un troisième au tri. Sans oublier deux unités de valorisation énergétique, le tout sur un espace réduit de 1,5 hectare. Plus de 20.000 tonnes de déchets y sont traitées chaque année, dont plus de 13.000 sur l’unité de valorisation énergétique. Un site qui fera bien évidemment l’objet d’une visite guidée, demain vendredi à 14 heures.
Le programme du séminaire « Zéro déchet dans les Caraïbes » • Jeudi 15 mai |