Saint-Barth - méduses

L’Agence territoriale de l’environnement mène l’enquête pour déterminer s’il s’agit de la méduse Lune (Aurelia aurita), de la Méduse Guêpe (Alatina), ou encore d’une autre espèce. On ne saura pas : elles sont parties. ©Karl Questel/biodiversiteantilles.blogspot.com

Mystérieuses méduses à Corossol, Public et Shell Beach

La Collectivité a interdit la baignade durant quelques jours sur les plages de Public, Corossol et Shell Beach, en raison de la présence de méduses. La mesure de précaution a été levée mardi soir. On en sait très peu sur la présence de ces animaux gélatineux.

 

Le 12 novembre, Bruno Magras a signé un arrêté interdisant jusqu’à nouvel ordre la baignade et les activités nautiques en baie de Public. Le lendemain, le Président de la Collectivité a pris un second arrêté similaire concernant, cette fois, les plages de Grand-Galet (Shell Beach) et Corossol. C’est la présence de méduses urticantes qui a entraîné cette mesure de précaution. Elle a été levée le 17 novembre.

Un souffrant à l’hôpital
La Collectivité a été alertée par l’hôpital De Bruyn, qui avait reçu un patient souffrant de brûlures et même de convulsions. Il s’était “fait  piquer” par une méduse en nageant au large de la baie de Public. A priori celui-ci n’était pas la seule victime d’une méduse ces derniers jours. « Il semblerait que les baies de Public, de Corossol et de Shell Beach étaient concernées », indique Bruno Magras. « Compte tenu de l'activité voile à Public et la fréquentation de cette plage par de nombreux jeunes, j'ai préféré prendre les devants. Il y a une catégorie de méduses qui sont très dangereuses et dont il faut se méfier. »

Quelles sont ces méduses urticantes ? Du côté de l’Agence territoriale de l’environnement, on cherche. «Nous sommes allés sur place en bateau à la demande de la Collectivité, et la police territoriale a longé la plage », indique Sébastien Gréaux. «Nous n'avons pas observé de méduse mais la police en aurait observé une ou deux appartenant à l’espèce Aurelia aurita (méduse Lune). Ce sont des méduses assez “classiques”, elles peuvent être urticantes mais ne sont pas particulièrement connues pour cela. » Ces grosses méduses aux reflets blancs et roses, aux filaments fins et courts, ont été vues récemment à Shell Beach, non loin du rivage.  


Les spécialistes restent prudents, et ne sont pas certains qu’il s’agisse bien de cette espèce. Karl Questel, expert de la faune et la flore de l’île au sein de l’ATE, évoque une autre piste. « En janvier 2018, un cas similaire est survenu, toujours à Public. Nous sommes allés nager pour vérifier et nous avons trouvé une méduse Guêpe du genre Alatina, une bonne candidate, mais sans garantie que ce soit bien elle la responsable. » Celle-ci est plus petite que la première, beaucoup plus fine, et traîne derrière elle de longs filaments. « Si c’est une Alatina, c’est une espèce saisonnière “classique” qui dérive tous les ans dans la région, avec les autres zooplanctons.» Karl Questel penche plutôt pour cette option en raison des symptômes décrits par le patient touché. « L’Alatina est une espèce très urticante dont le contact peut provoquer de fortes brûlures, des difficultés respiratoires jusqu’à la syncope. Une réaction allergique est possible , et peut provoquer une attaque cardiaque.» Au contraire, les méduses Lune sont « très peu urticantes ».


L’ATE n’ayant pas constaté la concentration des méduses, la Collectivité a levé l’interdiction, tout en incitant à « faire preuve de vigilance et de ne pas s’approcher si le retour d’une ou plusieurs méduses est constaté ».

 

JSB 1398

Journal de Saint-Barth N°1398 du 18/11/2020

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