Saint-Barth -

Les pailles-en-queue retrouvent leur habitat après Irma

Comment les oiseaux ont-ils vécu le cyclone Irma ? Juste avant Noël, Gilles Leblond, ornithologue établi en Guadeloupe, est venu étudier les effets du cyclone sur les pailles-en-queue à bec rouge.

Les pailles-en-queue ou phaétons sont ces jolis oiseaux blancs pourvus d’une longue queue, qui ornent les falaises de Saint-Barth et ses îlets. Mi décembre, Gilles Leblond, ornithologue, est venu de Guadeloupe pour étudier les effets du cyclone sur eux. Bonne nouvelle : Irma a eu un impact limité, semble-t-il, sur ces oiseaux marins. « Il y a eu de la mortalité », admet Gilles Leblond, « mais peut-être un autre effet : la période de reproduction s’est densifiée. Ce qui est une bonne chose », explique le scientifique. «D’une manière générale, la faune est plutôt résiliente face aux cyclones. C’est un facteur structurant. On craint plus la disparition des habitats que la mortalité en tant que telle. »

Pour assurer le suivi de la population de pailles-en-queue, Gilles Leblond a passé plusieurs jours à crapahuter sur les falaises de Colombier, Gouverneur ou Shell Beach. Il attrape les oiseaux qui nichent dans des trous, pendant les quelques mois de période de reproduction. Le reste du temps, ils vivent en mer. Certains sont déjà bagués des précédentes venues de l’ornithologue, il peut ainsi contrôler leur évolution ; les autres sont pourvus à leur tour d’un anneau à la patte. « Certaines niches ont été ensevelies par les éboulements causés par le cyclone, mais de nouveaux abris ont été créés », se félicite Gilles Leblond. Et l’opération prouve que ces oiseaux, qui passent des mois loin de nos côtes, reviennent nicher exactement au même endroit.

« Au niveau des petites Antilles, les plus grosses concentrations sont à Saba et à Saint-Barthélemy, où on compte 300 à 400 couples. Ce chiffre a l’air de se maintenir.» L’espèce est protégée mais pas menacée pour le moment, même si son habitat est parfois perturbé par les constructions et les lumières, ce qui le force à déménager. «C’est ce qu’il s’est passé à Saint-Martin, sur la falaise aux oiseaux… qui n’abrite presque plus d’oiseaux ».

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