Saint-Barth -

Les coraux introduits à Saline par Coral Restoration « se portent à merveille ». ©Coral Restoration

Les coraux implantés à Saline « se portent à merveille »

Coral Restoration Saint-Barth assure que les coraux introduits à Saline se développent dans d’excellentes conditions. En revanche, l’association remarque en plusieurs endroits l’apparition de la maladie SCTLD.

 

Jusqu’ici, tout va bien. Telle est la constatation formulée par Coral Restoration Saint-Barth au sujet des coraux implantés par ses soins à Saline. Néanmoins, l’association a également eu la mauvaise surprise d’observer l’apparition de la maladie corallienne liée à la perte de tissus, la SCTLD (Stony coral tissue loss disease), en plusieurs endroits de l’île.
« Les coraux introduits à Saline se portent à merveille, assure Coral. Certaines génétiques ont une croissance très rapide comme le montrent des photos prises il y a seize mois. Sur d’autres, où il n’y a eu aucune intervention de notre part depuis leur implantation, un petit nettoyage s’impose entre les branches pour une meilleure fixation entre elles. » Une excellente nouvelle qui, malheureusement, se devait d’être contrebalancée par une observation moins réjouissante.
En effet, dans le même temps, l’association a pu remarquer sur d’autres clichés l’apparition de la maladie SCTLD. A Saline, mais pas uniquement. « Elle a été aperçue sur des coraux à Fourchu, Colombier, Gros îlet, Pain de Sucre, Petits Saints et Gouverneur. » Cette maladie, mortelle pour les coraux, a été observée pour la première fois en 2014 en Floride, selon l’Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens). Elle affecte plus de 20 espèces de coraux sur les 45 environs que comptent les récifs caribéens. Des espèces sont particulièrement sensibles tels que le corail fleur (Eusmilia fastigiata), le corail méandreux (Meandrina meandrites), le corail cierge (Dentrogyra cylindrus), le corail étoilé (Dichocoenia stokesii) ou encore les coraux cerveaux. La propagation de la maladie est extrêmement rapide et mortelle pour la plupart des colonies affectées.

Dans le même temps, l’association a observé l’apparition de la maladie SCTLD sur des coraux en plusieurs endroits de l’île.

Afin de ne pas envenimer la situation et de ne pas favoriser une propagation de la maladie, Coral Restoration invite les plongeurs à prendre les précautions nécessaires et à bien nettoyer leur matériel. « Si vous observez en plongée un site touché par cette maladie, décontaminez votre équipement pour stopper la propagation de cette maladie sur des récifs sains », insiste l’association, qui incite les plongeurs et les apnéistes à signaler toute nouvelle dégradation.

Coral Restoration rappelle également que la maladie SCTLD n’attaque pas uniquement les coraux. Indirectement, elle se répercute sur l’environnement. « La maladie aura un impact sur la santé des poissons de récif, assure Coral Restoration. On le constate avec une diminution d'espèce de poissons nettoyeurs. Comme le Goby nez-de-requin qui perd progressivement son habitat et qui joue comme d’autres espèces de poissons nettoyeurs en se nourrissant d'ectoparasites à la surface des écailles d’autres poissons. »

 

Avertissement aux plongeurs
Suite à l’apparition de la maladie de la perte de tissu corallien sur coraux durs, Coral Restoration explique que ce phénomène d’origine hydrique peut se propager par contact. Pour ne pas favoriser sa propagation, l’association rappelle aux plongeurs ainsi qu’aux apnéistes quelques règles de base : ne jamais toucher les coraux, louer un équipement local (afin de ne pas transmettre la maladie), plonger sur des récifs sains (avant de plonger sur des récifs infectés). « Les agents pathogènes peuvent survivre sur le matériel, qui peut donc transmettre les maladies entre les différents récifs », insiste Coral Restoration.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1428 du 17/06/2021

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