En ce début de saison cyclonique, la communication de l’Agence territoriale de l’environnement (ATE) se concentre principalement sur les mesures de sûreté à prendre en prévision du passage d’un phénomène sur Saint-Barth. Il s’agit notamment d’insister sur l’importance de l’élagage, indispensable mais qui doit s’effectuer avec prudence. Notamment pour ne pas détruire les nids des oiseaux. Toutefois, parallèlement, l’ATE poursuit ses différentes actions. Des travaux qui sont régulièrement portés à la connaissance de la population par le biais d’une lettre d’informations publiée sur les réseaux dits sociaux. Dans la prochaine, datée au mois de juin mais qui devrait paraître dans les prochains jours, l’Agence évoque les nombreux sujets qui ont occupé ses agents depuis quelques mois. A commencer par le suivi de certaines espèces.
Etude sur un cactus
La première, ce sont les Melocactus intortus, communément appelés Tête à l'anglais, sont les cactus que l'on peut admirer sur l'île avec leur chapeau rouge lorsque les individus sont dits matures. Il s’agit d’une espèce endémique des îles de la Caraïbe et protégée par le code de l'environnement de Saint-Barth depuis 2019. Cette espèce est menacée par de multiples facteurs dont la réduction de son environnement, les cabris et leur caractère fragile aux perturbations, mais aussi par une chenille appelée Cactoblastis cactorum qui se nourrit au stade larvaire de l'intérieur des cactus jusqu'à chrysalider et passer au stade de papillon. Éric Francius, botaniste à Inrae de Guadeloupe et passionné de cactus, est venu réaliser une étude à Fourchue et dans le quartier de Gouverneur.
Un suivi a également été réalisé sur la population de lambis. Deux phases de relevés ont été effectuées dans les zones où l'effort de pêche est le plus important. La première s'est déroulée avant l'ouverture de la pêche au lambi et la seconde, plus récemment, quelques semaines après sa fermeture. Les agents de l'ATE épaulés par un bureau d'étude réalisent plusieurs radiales de 300 mètres en plongée sous-marine tractées à faible vitesse par un bateau. Tous les lambis sont comptabilisés et classés par taille in situ puis par vérification des vidéos réalisées.
100 heures de vidéos de requins
Du 6 au 10 mars dernier, L’ATE a également entrepris un suivi des requins dans le cadre d’une campagne d’enregistrements vidéo. 75 ont pu être réalisés pour plus de cent heures d’images. Un travail qui doit désormais être délayé et analysé.
Par ailleurs, un projet a débuté en février afin de déterminer les meilleures méthodes de germination sur des espèces végétales indigènes de l'île jusqu'alors très difficile à faire germer. Le lancement du projet a débuté avec une espèce végétale protégée au code de l'environnement de Saint-Barthélemy, il s'agit du Crescentia linearifolia, communément appelé Petit Calebassier ou Calebassier à feuilles fines. Seulement cinq individus de cette espèce endémique des Antilles sont aujourd'hui localisés sur l'île. Après plusieurs tentatives infructueuses de reproduction par bouturage et semi, différents tests ont été réalisés sur les graines : trempage pendant des temps variables, dans l'eau, dans une solution acide ou basique ; frottage par du papier sablé, positionner sur du coton humide, etc. Après 3 mois, plus de 70 graines ont germé, avec des temps variables et des individus plus ou moins viables. Plus tard, ces Crescentia linearifolia finiront à la pépinière pour grandir et continuer d'être étudiés (sur leurs viabilités, l'exposition ou le type de sol par exemple), puis ils seront plantés dans la nature dans les zones et conditions les plus propices pour cette espèce.
Le tueur d’oursins identifié
Enfin, après avoir constaté une vague de décès chez les oursins diadème en 2022, des scientifiques de l'Université de Floride se sont déplacés sur l'Arc antillais pour en trouver la cause. Ils ont découvert qu'un parasite microscopique dévorait les oursins vivants. Le coupable désigné est un organisme appelé scuticocilié. Il s'agit d'un cilié, autrement dit, d'un être vivant unicellulaire (ni animal, ni végétal, ni fongique ni bactérien) recouvert de cils qui lui permettent de se déplacer et de se nourrir. Si la plupart des ciliés sont inoffensifs, celui-ci s'avère mortel pour les oursins. Pour l’heure, aucune explication n’a été trouvée sur les raisons de cette attaque, mais les recherches se poursuivent.
De nombreuses autres informations sont à découvrir dans la lettre d’informations de l’ATE.
