Oui, il y a des sargasses à Saint-Barth. Discrètes car elles sont retirées chaque matin à l’aube. Au mois de mars, 41 tonnes de ces algues ont été ramassées sur sept plages.
La Guadeloupe et la Martinique sont envahies. Les bancs de sargasses encerclent les Antilles, et terminent sur les plages. Contrairement à ce que l’on pourrait croire à première vue, Saint-Barthélemy, si elle est moins touchée que les deux îles précitées, n’est pas épargnée. Rien qu’au mois de mars, 41 tonnes de sargasses ont été retirées des plages. Pour les quinze premiers jours d’avril, déjà 29 tonnes ont été ramassées.
La Collectivité paie un prestataire pour nettoyer, chaque matin, les sept plages les plus fréquentées : Public, Saline, Gouverneur, Saint-Jean, Flamands, Lorient et Shell Beach. Dans le cadre de ce contrat, la société retire les sargasses. Juste à l’aube, voire avant, afin que les algues disgracieuses soient le moins visibles possibles. Et aussi parce qu’il est plus facile de les faire disparaître quand elles sont « fraîches ». Selon les termes du contrat, le ratio maximum de sable toléré dans les algues enlevées est de 10% du poids (le prestataire est payé selon le poids ramassé). Selon la Collectivité, ce pourcentage tourne autour de 2%. Tout ce stock est ensuite déposé sur un terrain de Saint-Jean.
Des enlèvements ponctuels sont effectués sur les autres plages, notamment celles de Grand-Cul-de-Sac et Petit-Cul-de-Sac. ça se complique pour Anse des Cayes et Marigot, ou les volumes qui s’échouent sont en général énormes, car ces plages sont très enclavées. Sans parler de leur difficulté d’accès.
Pour l’année 2017, le retrait des sargasses a coûté environ un million d’euros à la Collectivité.
Il faut savoir qu’un tas de sargasses, s’il dépasse vingt centimètres environ d’épaisseur, dégage des gaz toxiques dangereux en séchant.
Pollueur payeur ?
La Guadeloupe et la Martinique, très impactées par les sargasses, tout comme la Guyane notamment pour la pêche, bénéficieront d’un fonds d’urgence de 1,7 million d’euros, débloqué par le ministère des Outre-mer mi-avril. Mais les élus locaux veulent davantage. Le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile (LREM) a sollicité l’application du principe de pollueur payeur, en remontant à la source de la pollution, c’est à dire le Brésil.
De son côté, le ministère de la Transition écologique a informé les élus de ces trois territoires ultramarins qu’il travaillait sur une méthode d’anticipation, avec des bateaux qui prélèveraient les algues au large, avant l’échouage. Une délégation traversera l’Atlantique mi-mai pour étudier ce problème.
JSB 1276