La Collectivité a réuni une cinquantaine d’usagers de la baie de Saint-Jean, jeudi 8 avril à Gustavia au sein de la Capitainerie, afin d’évoquer certains comportements inadéquats et proposer une réorganisation.
«Trop de règles tue les règles, mais il en faut un minimum. » S’il insiste sur la volonté de la Collectivité de « rester souple pour que chacun s’y retrouve», Nils Dufau entend faire passer le message suivant : il est désormais nécessaire de parvenir à une harmonie dans la baie de Saint-Jean afin que ses différents usagers arrêtent de « se marcher dessus ». Pour ce faire, ceux-ci ont été invités à participer à une réunion d’information et de concertation, le jeudi 8 avril au sein de la Capitainerie de Gustavia. Une cinquantaine de personnes était présente.
« Chacun voit midi à sa porte »
De son propre aveu, Nils Dufau, le 2e vice-président de la Collectivité chargé des affaires portuaires et maritimes, reconnaît que « pas grand chose n’a été mis en place à Saint-Jean ». Une latence qui pose problème puisque la baie s’est considérablement développée. Hôtels, restaurants, mouillages, utilisation d’engins nautiques et sportifs, baigneurs et, bien entendu, la piste de l’aéroport qui donne directement sur la baie. Sans oublier les aménagements futurs, tels que la construction d’un nouveau complexe hôtelier en lieu et place de L’Emeraude et l’ouverture d’un restaurant. « Je reçois des plaintes maritimes ou terrestres et chacun voit midi à sa porte », remarque l’élu. Pour résumer, sans pour autant friser l’anarchie, les habitudes des usagers manquent quelque peu d’encadrement.
En 1982, cinq arrêtés préfectoraux ont été pris afin de réglementer l’accès et la circulation dans la baie. Des décisions qui n’ont jamais véritablement été appliquées. « A l’époque, il n’existait pas la même pression », souligne Nils Dufau, appuyé par Ernest Brin, le directeur du port de Gustavia : « Il y avait beaucoup moins de trafic. » Il rappelle toutefois qu’une réglementation est en vigueur et qu’elle doit être respectée. « Nous avons des bateaux de plaisance qui mouillent dans la baie, constate-t-il. Or, pour le mouillage, il est obligatoire de disposer d’une autorisation de la Collectivité. Dernièrement, plusieurs personnes se sont permis de poser des vis de sable à l’aide plongeurs professionnels, mais sans autorisation et très près d’autres bateaux. Ce qui est source de conflits. »
« Tout ça doit être encadré »
Pour Ernest Brin, un des objectifs est de parvenir à comptabiliser et recenser l’ensemble des embarcations qui mouillent dans la baie. Une mesure qui représentera une avancée, mais qui ne sera pas suffisante car, parallèlement, de nombreuses activités se sont développées dans la baie. « C’est compréhensible mais il faut que l’on puisse se retrouver là-dedans, insiste Ernest Brin. Tout ça doit être encadré, comme ça l’est dans le port et où ça fonctionne très bien. » Deux intervenants vont se charger de rappeler aux usagers quelques règles de base.
Création d’un chenal?
D’abord, le responsable de la direction de la Mer à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Michael Wery. Il évoque la déclaration de mouillage obligatoire, la vitesse limite à respecter dès lors que le bateau se trouve à moins de 300 mètres de la plage, le fonctionnement des annexes, etc.
Le représentant de la gendarmerie rebondit sur ce dernier sujet pour signaler « plusieurs plaintes d’utilisation anarchique de certaines annexes». Et de soulever les problèmes liés à l’identification de ces embarcations. Mais au-delà des préoccupations réglementaires, c’est la question de l’esthétique de la baie qui est soulevée par des usagers. Particulièrement lorsque la mise en place d’un chenal est évoquée.
« Que chacun se sente en sécurité »
« Je tiens à ce que l’on préserve le confort visuel extraordinaire de la baie, insiste un habitant. Je ne voudrais pas que l’on se retrouve avec des bouées partout. » Une inquiétude manifestement répandue au sein des usagers résidents. « On va réfléchir à la manière de faire ça le plus discrètement possible », tempère Nils Dufau. Même ton rassurant pour Ernest Brin, qui lance : «Il n’est pas question d’en faire une guirlande de bouées! Le but est que chacun se sente en sécurité. »
Première étape, le recensement. La réunion prend fin et chaque usager possesseur d’un bateau est invité à remplir un formulaire d’identification. Et le directeur du port avertit, principalement à l’attention des hôteliers : « Tout navire qui va débarquer des gens avec des bagages en baie de Saint-Jean risque une sanction. » A bon entendeur...
Usagers de la Baie de St-Jean
La Collectivité demande à tous les usagers de la mer ayant un bateau au mouillage dans la baie de Saint-Jean de transmettre à la direction des affaires portuaires et maritimes à la capitainerie de Gustavia, le formulaire de « Recensement des navires au mouillage » avant le jeudi 22 avril 2021, 17h.
Chaque propriétaire devra avec sa déclaration y joindre deux photos du navire (une de côté avec le nom du bateau bien lisible + une de l’arrière). Tout dossier non complet et/ou non remis avant la date indiquée sera refusé.