Saint-Barth -

Îlets de sauvetage pour iguanes en danger

En 2011, l’Agence territoriale de l’environnement déménageait des iguanes de Saint-Barth vers les îlets Frégate et Fourchue, afin de préserver cette espèce classée en danger critique d’extinction depuis mars 2018. Bilan de l’opération de sauvetage.


L’iguane des Petites Antilles, iguana delicatissima de son nom scientifique, a été déclassé de « en danger » à « en danger critique d’extinction » le 3 mars 2018 sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). L’institution estime qu’il subsiste 13.000 à 20.000 individus adultes dans le monde, et que ce chiffre décroît avec les années. L’iguane delicatissima est déjà éteint sur plus de la moitié de l’archipel guadeloupéen, à Antigua-et-Barbuda, Saint-Martin et Saint-Kitts et Nevis.

A Saint-Barthélemy, l’iguane des Petites Antilles subit deux fortes pressions : l’urbanisme qui réduit son habitat, et celle d’un autre iguane, iguana iguana, plus gros et avec lequel il s’hybride. A Saint-Martin, ces gros reptiles à rayures orange pullulent et le delicatissima a complètement disparu.


La population de Fourchue multipliée par dix

Pour éviter que le même scenario se produise à Saint-Barthélemy, l’Agence territoriale de l’environnement a, en 2011, concrétisé une idée : implanter des familles d’iguanes sur les îlets déserts qui nous entourent. Elle publie dans son bulletin de janvier 2019 la première étude de résultats de l’opération.
Ils sont très encourageants. A Frégate, en 2011, aucune trace de delicatissima sur l’île, ni terrier, ni déjection, mue, trace de dents sur les feuilles… rien. Pourtant, des iguanes y avaient été observés dès les années 1960. L’ATE y a importé quatorze spécimens, cinq mâles et neuf femelles prélevés là où leur habitat est le plus menacé, c’est à dire dans les quartiers de Gustavia et Saint-Jean. Fin 2018, les individus sont 41 sur l’îlet. Une hausse de 65% jugée « plutôt encourageante » par l’ATE.

La première observation d’iguane à Fourchue remonte à 1788. En 2011, il restait moins de dix reptiles sur l’îlet. Là aussi, quatorze iguanes de Saint-Barth sont devenus « Fourchiens ». Aujourd’hui, ils sont cent à cohabiter sur l’île ! « Très encourageant », commente cette fois l’ATE.

De nouveaux inventaires seront réalisés au cours de l’année 2019 sur les deux îlets.


> Informations détaillées à lire dans le bulletin n°4 de l’ATE, téléchargeable sur www.agencedelenvironnement.fr.

Questel K. 2019. Evolution des populations d’Iguana delicatissima des îlets de Saint-Barthélemy. Le Bulletin de l’ATE N°4. 7-24.

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26 % des espèces en France sont éteintes ou menacées

La France abrite 10% de la biodiversité mondiale, en grande partie dans les outre-mer. Mais selon les dernières études, plus d’un quart de ces espèces sont déjà éteintes ou menacées à différents niveaux. C’est ce que constatent le Commissariat général au développement durable, l'Agence française pour la biodiversité et l'Observatoire national de la biodiversité, qui ont publié il y a quelques jours « les chiffres clés de la biodiversité 2018 ». Ce pourcentage est issu d’une évaluation menée sur 5.073 espèces, « soit moins de 3 % des espèces connues en France métropolitaine et ultramarine ». Pour rappel, en France, 19.000 espèces sont endémiques, pour plus de 80% en outre-mer. Et c’est là que le bât blesse le plus, puisque dans ces territoires, 40% des espèces évaluées sont menacées, contre 22% en métropole. Pas de surprise : le déclin de plus en plus rapide de la biodiversité est dû principalement à l’activité humaine, souligne le rapport.


JSB  1311








Journal de Saint-Barth N°1311 du 17/01/2019

Grand débat national
Reptiles en danger
Code de l'urbanisme
Noyade mortelle