Les évolutions des littoraux comme la gestion des sargasses sont des préoccupations pour de nombreux territoires. Inutile de préciser que Saint-Barthélemy en fait partie. C’est la raison pour laquelle la Collectivité territoriale a jugé nécessaire d’être représentée lors du 44e congrès de l’association des élus des littoraux (Anel), fin septembre à Bonifacio, en Corse. Marie-Angèle Aubin, 3e vice-présidente de la Collectivité, et Anaïs Coulon, scientifique et chercheuse au sein de l’Université Paul Valéry de Montpellier qui collabore avec l’Agence territoriale de l’environnement, ont ainsi pris part aux débats qui ont porté sur la préservation des littoraux et la gestion des sargasses.
Marie-Angèle Aubin indique avoir fait une intervention avec Anaïs Coulon afin de présenter le retour d’expérience de la scientifique sur le travail qu’elle mène à Saint-Barth depuis deux ans sur l’érosion du littoral. Des recherches qui impliquent les conséquences du ramassage massif des algues sargasses.
Un troisième plan de lutte
Lors du congrès, l’Anel a interpellé l’État sur la gestion des sargasses. « Un sujet particulièrement important pour les collectivités d’outre-mer, a-t-il été précisé. Malgré l’annonce d’un troisième plan national de lutte contre les sargasses, la mobilisation sur différents volets - prévention, action, règlementation - est urgente. Depuis plus d’une décennie, un fléau brun, venu du large, vient heurter sans relâche les côtes des Antilles et de la Guyane, blessant ce que la mer a de plus vivant. »
Le 26 mai dernier, lors du Comité interministériel de la mer à Saint-Nazaire, l’ancien premier ministre François Bayrou a annoncé un troisième plan national de lutte contre les sargasses. « C’est un signal attendu », souligne l’Anel. Ce plan prévoit notamment le déploiement renforcé de navires Sargator (embarcations capables de collecter jusqu’à 16 tonnes d’algues par heure), l’usage de grues et de barges pour faciliter leur traitement, ainsi qu’un soutien logistique et technique aux collectivités concernées.
Camille Pelage, vice-président de la Région Guadeloupe, a déclaré lors du congrès : « Les outre-mer n’attendent pas une gestion progressive de la crise. Elles attendent une stratégie de libération, une réponse à la hauteur du défi. » A l’image des habitants de Saint-Barthélemy, en somme.
Des annonces pour Saint-Barthélemy
Lors de ses interventions du 24 août, à l’occasion de la Saint-Barthélemy, le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, a abordé le sujet des sargasses pour déclarer : « Nous avons accéléré les recherches pour identifier les meilleures technologies de barrages anti-sargasses et plus généralement de solutions de lutte contre ce fléau (…) Un marché structuré est en cours d’élaboration, incluant une phase test à Marigot, et visant à protéger quatre baies prioritaires : Marigot, Grand Cul-de-Sac, Petit Cul-de-Sac et Anse des Cayes (…) Nous avons engagé une réorganisation du site de stockage, avec une étude en cours pour sa mise en conformité, incluant la création d’alvéoles imperméables et le traitement des jus de sargasses (…) Sur ce sujet des sargasses, j’ai demandé aux services concernés, aux élus référents, de tout mettre en œuvre et de ne pas hésiter à faire des expérimentations opérationnelles. »
Une partie de la population de l’île mais aussi des établissements hôteliers ont subi de plein fouet les échouements massifs de sargasses en fin de saison touristique. Des solutions, même imparfaites, sont donc attendues dans les prochains mois. Toutefois, les promesses n’engageant que ceux qui y croient, certains hôtels ont d’ores et déjà pris les devants en investissant dans des équipements de retenue et de ramassage des sargasses. Car il est fort peu probable que le phénomène disparaisse dans les prochaines années.
Le comité de pilotage sargasse en réunion
Hier, le jeudi 2 octobre, une première réunion du comité de pilotage (Copil) consacré à la lutte contre les sargasses s'est tenue en préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.