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Des nouveautés dans le code de l’environnement

Le menu se veut à la fois riche et diversifié. Dans la quinzième édition de sa lettre d’informations à paraître ce jeudi, l’Agence territoriale de l’environnement (ATE) aborde sur 18 pages de nombreux sujets. Tous, bien entendu, ont attrait à la préservation de la biodiversité de Saint-Barthélemy, mission première des agents. L’un des thèmes qui devrait retenir l’attention des lecteurs est sans aucun doute celui consacré aux évolutions intervenues dans le Code de l’environnement depuis le début de l’année.
En effet, plusieurs modifications notables sont mises en avant par l’ATE. A commencer par l’intégration dans les textes de plusieurs plantes ou familles de plantes qui sont désormais interdites d’importation sur l’île. « Il s’agit principalement des espèces invasives ou appartenant à des familles considérées comme telles », précise l’Agence. Aussi, avant chaque commande, l’ATE préconise de lire l’annexe du Code de l’environnement sur le site de la collectivité ou directement auprès de ses services. « Pour qu’une liste soit validée, les noms scientifiques doivent être impérativement mentionnés, les noms communs sont trop variables d’un pays à l’autre, voire d’une personne à l’autre, les noms scientifiques sont toujours les mêmes quelle que soit la langue », insiste l’Agence.
Autre changement, l’obligation de déclarer avant le 1er janvier 2023 tous les Nac (nouveaux animaux de compagnie). Ce qui comprend les perroquets, les serpents (et autres reptiles) et les mammifères non domestiques. « Pour l’importation de nouveaux animaux non domestiques sur l’île, il sera nécessaire de faire une demande préalable auprès de la Collectivité », souligne l’ATE. Il est également bon de rappeler que les chats ainsi que tous les mammifères, exception faite des chiens, doivent être stérilisés avant d’entrer sur le territoire. «Les chats errants constituent un problème qui semble ingérable et qui ne risque pas de s’améliorer si, d’une part, on les stérilise et, d’autre part, ils continuent à entrer sur l’île sans être stérilisés », remarque l’ATE.
Toujours dans la liste des évolutions du Code de l’environnement, il est précisé que plusieurs espèces sont désormais protégées. Parmi elles, les étoiles de mer, les hippocampes, mais aussi deux requins. Il s’agit du longimane (Carcharhinus longimanus), « qui est une espèce de haute mer », précise l’ATE, et le requin citron (Negaprion brevirostris). L’Agence rappelle que ce dernier est « bien connu par les juvéniles que l’on peut voir chaque année le long des côtes ».
Enfin, l’ATE explique que pour les projets de futures constructions, le défrichement « lié à un bornage » ou « un nettoyage de la parcelle », il est préférable de vérifier le zonage de celle-ci sur la carte d’urbanisme. « Toute action en zone naturelle ou dans les zones soumises à autorisation environnementale - zones végétalisées en zonage constructible U, dont la carte de ces zones est disponible en annexe du code de l’environnement - doit faire l’objet d’une demande d’autorisation environnementale », insiste l’Agence. Le formulaire de demande d’autorisation environnementale pour défrichement et abattage d’arbre se trouve sur le site de la Collectivité dans la rubrique environnement. Rien de plus simple.

 

Inquiétude pour les récifs, bilan de la qualité des eaux
La lettre d’informations de l’ATE comprend également un article consacré aux résultats de l’étude menée à Saint-Barth par deux plongeurs de Creocean sur les récifs de Pain-de-Sucre et Coco. Ils ont ainsi pu confirmer les conséquences de la maladie qui s’attaque aux tissus des coraux (SCTLD). « Plus de 20% des colonies coralliennes sont mortes dans les six derniers mois », constate l’ATE, qui remarque toutefois que les mortalités récentes sont peu abondantes, « ce qui laisse supposer que le pic de l’infection est passé ». Néanmoins, 7% des colonies sont encore touchées.
L’Agence territoriale de l’environnement consacre également un long article au bilan de la qualité des eaux dans les trois baies. Un bilan qui porte sur la période allant d’octobre 2021 à mai 2022. Les lecteurs retrouveront aussi des éléments sur l’état de santé des oursins diadèmes de l’île, la réimplantation des herbiers à Fourchue ou encore les différentes actions éducatives menées par l’Agence avec les écoliers. Sans oublier la présentation des nouvelles recrues, Pauline et Tiphanie.

Une conférence sur les coraux
Mercredi 16 novembre à 18h30 dans la salle de la capitainerie du port de Gustavia, une conférence est organisée sur le thème suivant : « La génétique pour identifier les capacités adaptatives des coraux : un atout pour demain ? » Les interventions et discussions porteront sur l’état de santé des coraux mais aussi et surtout sur les études qui ont été menées ces dernières années par des équipes de scientifiques afin de parvenir à détecter les spécimens capables de résister au changement climatique. Des recherches et une réflexion qui s’inscrivent dans le cadre du projet Paco (Potentiel Adaptatif des COraux) qui regroupe des organismes de la Caraïbe, de Nouvelle-Calédonie, de Mayotte et qui a déjà été lancé – sous une autre appellation - en Nouvelle-Zélande et en Australie.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1493 du 10/11/2022

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