Saint-Barth -

A l’Anse des Cayes, il devient compliqué d’apercevoir un grain de sable entre la plage et la mer.

Les échouements de sargasses se prolongent

En matière de tourisme, les mois de juillet et d’août sont traditionnellement nettement plus calmes que ceux qui les précèdent. Il est probable que ce constat annuel se confirme dans les prochaines semaines. Principalement en raison de l’invasion de sargasses observée depuis plus d’un mois. Car, à la différence des touristes en cette période de grandes vacances, les algues ne cessent de débarquer en masse. Et cet afflux ne semble pas se tarir.
En effet, selon le dernier bulletin prévisionnel de Météo France consacré aux échouements des sargasses, ces derniers sont annoncés comme «forts» dans les prochains jours. « Les arrivages seront réguliers bien que souvent de petite taille dans une dérive d'Est à Est-Sud-Est, précise le bulletin. Pas de véritable accalmie pour le moment, nous sommes en pleine saison d'échouements. » Pire, dans les deux prochaines semaines, Météo France prévoit un renforcement des arrivages. « Le nombre de détections, leur densité ainsi que les courants renforcent les risques », est-il précisé dans le dernier bulletin publié sur le site de l’organisme. Des prévisions qui ne vont rassurer ni les professionnels du tourisme, ni les habitants de l’île. Notamment ceux qui résident dans les zones les plus touchées.

Plus d’un million d’euro pour le ramassage d’urgence
A l’Anse des Lézards ou à l’Anse des Cayes, par exemple, les nappes d’algues brunes échouées s’empilent jour après jour. « Et comme il manque des accès à la plage, le ramassage se fait très lentement », confie un habitant du quartier. « Il est même presque inexistant », peste son voisin. « De chez moi, d’ailleurs même quand je descends par la route, ça sent fort », remarque un habitant de l’Anse des Lézards. Une odeur qui est aussi perceptible en plusieurs secteurs de l’île. Même sur les hauteurs.
La baie de Marigot demeure envahie, quand le lagon de Grand-Cul-de-Sac bénéficie d’une relative protection naturelle et du travail de ramassage quotidien des personnels des hôtels et des entreprises qu’ils emploient. Il en va de même à Saint-Jean. Heureusement car, pour l’heure, la Collectivité territoriale n’entend pas reprendre une grande opération comme celle organisée fin juin. Cinq jours de collecte intense pour laquelle plusieurs sociétés ont été sollicitées. Une opération qui a couté plus d’un million d’euro, a confié le président de la Collectivité. Un investissement qui s’ajoute au 1,6 million engagé chaque année dans le ramassage des sargasses échouées. Plus de 9.000 mètres cubes d’algues ont été ramassés, embarqués dans des barges avant d’être déversés dans la mer à environ 11 nautiques à l’Ouest-Sud-Ouest de Saint-Barth, dans les eaux territoriales, à 3,5 nautiques du tombant. Les sargasses ont alors coulé par grand fond.
Le mercredi 9 juillet, Xavier Lédée s’est rendu à l’Anse des Cayes. Par le biais d’une publication en ligne, il a écrit : « Dans cette zone, je souhaite qu’on étudie rapidement la possibilité de mettre en place un barrage de déviation au large de la baie. » Reste désormais à savoir de quel type de barrage il pourrait s’agir et dans quel délai il pourrait être installé. Des équipements ont été commandés mais ne devraient être utilisables que lors de la prochaine saison. A moins que la Collectivité ne trouve une solution de fortune, et d’urgence, dans les jours qui viennent. Une chose est certaine : d’autres nappes de sargasses sont en approche.
 

Journal de Saint-Barth N°1623 du 10/07/2025

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