Saint-Barth -

Clean Up : Près de 2,9 tonnes de déchets ramassés en une matinée

Lorsqu’ils se retrouvent au Saint-Barth Yacht Club en cette fin de matinée du dimanche 12 octobre, les participants au «Clean up » expriment des sentiments mêlés. La satisfaction, d’un côté. Celle d’avoir pris une part active à la grande opération de nettoyage organisée de concert par le Rotary Club, le Lions Club et les magasins Super U, bien évidemment. Car les volontaires étaient nettement moins nombreux que les années précédentes (une centaine contre près de 180 en 2024). D’un autre côté, le dégoût. Essentiellement en découvrant la quantité de déchets qui ont été ramassés dans les quartiers de l’île, en une petite matinée.
S’ils étaient moins nombreux, les « collecteurs » bénévoles ont toutefois permis d’extraire de la nature près de 2,9 tonnes (2,88 pour être précis) de déchets divers et variés, contre 2,7 l’an dernier. Ont-ils été plus efficace que leurs prédécesseurs ? L’île devient-elle un dépotoir à ciel ouvert pour les cochons en tout genre ? Pour l’heure, la question reste sans réponse.

« 2,9 tonnes, c’est beaucoup… »
Préposée à la confection des sandwiches lors du rassemblement au Saint-Barth Yacht Club pour le barbecue du midi, Axelle Capelli, présidente du Rotary Club de Saint-Barthélemy, revient sur cette collecte. « Une centaine de personnes, ce n’est pas beaucoup, constate-t-elle. Peut-être que le fait d’avoir changé de place pour le rendez-vous du matin (sur le parking du Super U de Saint-Jean au lieu de celui du Pearl Beach) a joué. Mais on est quand même content parce que l’on a, malheureusement, dépassé le chiffre de l’année dernière avec moins de personnes. On a eu des familles, des enfants, des amis. 2,9 tonnes, c’est beaucoup… »
Avant de fermer les grilles de la déchetterie de Paprec, à Public, qui est restée ouverte toute la matinée pour y accueillir les six camions des entreprises partenaires qui ont collectés les déchets lors du  Clean up, la directrice adjointe Sandrine Ciminera raconte : « 2,88 tonnes, c’est à mon sens encore beaucoup trop. Tout ça pollue énormément la nature. Malgré la communication que l’on fait, malgré les dépôts de déchets gratuits pour les particuliers, on retrouve des jouets de bébé, des frigos, de la ferraille, des choses qui pourraient être déposées en déchetterie facilement. C’est tellement plus simple de prendre sa voiture et de faire cinq kilomètres pour respecter l’image de l’île. » Elle évoque également des carcasses de voitures, des bouteilles…
Présidente du Lions Club de Saint-Barth, Ghislaine Chapuy (Lilou !) participe à l’opération depuis 2012 et fait un constat amer : « On ramasse autant de déchets qu’au début. C’est un peu désespérant et j’aimerais bien que les ados se mobilisent. Mais c’est difficile. Heureusement, il y a toujours un noyau de fidèles et puis des nouveaux. » Comme Super U, qui a intégré l’organisation cette année.

« Des cochons… »
Pour représenter l’entreprise, Justine Ensminger, office manager qui s’occupe du service des ressources humaines mais aussi du groupe de travail baptisé « l’île et son environnement ». L’un des onze que Super U a mis en place. « Comme l’écoresponsabilité est une valeur importante pour nous, nous menons des actions dont participer à ce genre d’événement. » Et pour sa première, Justine a été surprise. « Il y a des gens qui sont des cochons, ose-t-elle en riant. Je ne pensais pas que l’on retrouverait autant de choses. Et les mégots… J’étais catastrophée. Des clims, des pneus… Axelle m’avait dit que nous allions retrouver des choses comme ça, mais je n’imaginais pas. Je trouve dommage de polluer l’île comme ça. » D’autres découvertes ont été moins volumineuses mais tout aussi surprenantes. Comme un petit sachet de cocaïne sur un trottoir, dans Gustavia. Avant même le début de la saison, ça promet.
Ancien président du Rotary Club mais infatigable bénévole qui ne se dépare jamais de son enthousiasme, Nils Dufau se félicite des changements intervenus dans l’organisation. « L’union fait la force, lance-t-il. Les résultats sont bons, ou mauvais, je ne saurais dire, quand on trouve autant de déchets. Ça permet de nettoyer l’île avant le début de la saison. »

Les cochons disposent maintenant d’une année pour reprendre allègrement leur triste besogne et saccager le paysage de l’île.
 

 

Journal de Saint-Barth N°1635 du 16/10/2025

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