Saint-Barth -

[Assises ] L'île pourrait être dotée de candélabres intelligents

La Collectivité a missionné un cabinet pour, peut-être, mettre en place des luminaires intelligents. Si elle suit les préconisations de l’étude, l’économie sur l’énergie dépensée en éclairage sera de 72 %.

 

Actuellement, 80 % de l’éclairage public de l’île, qui comptait 741 points lumineux avant Irma, est hors service. Et si la remise en état traîne, c’est pour une bonne raison : la Collectivité étudie la possibilité de créer un réseau intelligent d’éclairage public. Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Guillaume Hennion-Gruard, du bureau d’étude Artelia, profite des Assises de l’environnement pour détailler l’étude.

 

Cinquante lampadaires solaires

Artelia a réalisé un schéma directeur qui, si les élus décident de l’appliquer, permettra d’économiser 72% de l’énergie utilisée avant Irma pour l’éclairage public, en passant de 288 MW/h à 82 MW/h consommés par an. Premièrement, il s’agit de n’éclairer que là où c’est nécessaire, supprimer les points lumineux jugés inutiles. « Mais aussi éclairer au plus juste : il n’y a pas les mêmes besoins entre un parking et une rue très passante », simplifie Guillaume Hennion-Gruard. « Ensuite, il faut éclairer plus efficacement : l’utilisation de LED permet de diminuer par deux la consommation électrique. L’installation de lampadaires solaires, qui stockent l’énergie qu’ils produisent dans la journée pour la restituer le soir, permet un dispositif complètement autonome. » Dans le plan proposé par Artelia, les candélabres solaires représenteraient 50 des 600 points lumineux sur l’île.

« Il faut ensuite éclairer au bon moment. Un algorithme calcule à la minute près le moment où arrive le besoin d’allumer et d’éteindre. Cela évite de consommer dans le vide en éclairant trente minutes avant la nuit ou après le lever du jour. Sans parler des questions de saisons : rien ne sert d’éclairer à 17 heures quand la nuit tombe à 19 heures. » Le projet va plus loin en établissant des plages horaires nécessitant des intensités différentes. « On n’a pas les mêmes besoins à 20 heures et à 4 heures du matin. Diminuer l’éclairage de 40 % entre minuit et 5 heures du matin représente une économie considérable. »

Pour cibler plus près encore les besoins, des lumières à détection de présence peuvent aussi être installées, sur les parkings ou dans les ruelles piétonnes. « On peut imaginer un éclairage à 10%, qui permet de se situer, et s’allume réellement à la détection d’un mouvement. »

De façon plus vaste, le système permet aussi d’adapter la luminosité aux saisons : plus forte pendant la période des fêtes de fin d’année, plus faible voire absente lors de la période de nidification des puffins, petits oiseaux très sensibles à la pollution lumineuse. « Le système étant évolutif, libre cours à la Collectivité, ensuite, de continuer de l’adapter au plus juste des besoins de consommation. »

Le projet et son chiffrage seront soumis prochainement à l’avis des élus.


JSB 1306




Journal de Saint-Barth N°1306 du 06/12/2018

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