Saint-Barth -

Le syndicat CTE-CFDT d’EDF Saint-Barth a déposé un préavis de grève auprès de sa direction. En juin dernier (photo d’archives JSB 1478), les agents avaient suivi un mouvement de grève à l’échelon national. Photo d'archives

Préavis de grève à EDF pendant la festive

Le 2 juin dernier, les agents EDF de Saint-Barthélemy ont observé une journée de grève (JSB 1476). Il s’agissait alors de suivre un mouvement lancé à l’échelon national. La mobilisation avait toutefois permis au syndicat CTE-CFDT d’évoquer les difficultés rencontrées à Saint-Barthélemy. Aussi bien au niveau de l’unité de production d’électricité que pour les personnels. Des problèmes qui semblent demeurer puisque le vendredi 9 décembre, le syndicat CTE-CFDT (majoritaire au sein d’EDF Saint-Barth) a adressé un préavis de grève à la direction d’EDF Archipel Guadeloupe. Un préavis spécifique à Saint-Barth qui porte sur la période allant du 23 décembre au 3 janvier et dont le cahier de revendications comporte huit points.

Tout d’abord, le syndicat réclame la mise en place de mesures qui permettront aux agents de faire face au coût de la vie sur l’île. Il s’agit principalement, à tout le moins dans un premier temps, de bénéficier de billets à un prix réduit pour emprunter le ferry à destination de Saint-Martin. «Pour pouvoir y faire des courses, compte tenu des prix élevés pratiqués à Saint-Barth», explique le syndicat qui précise qu’une première demande a été rejetée par la direction. Les revendications suivantes portent davantage sur le fonctionnement des services et de la structure.

 

Organisation, gestion, perspectives

Ainsi, le syndicat évoque des dysfonctionnements au sein du magasin interne qui regroupe les pièces détachées pour l’unité de production et le réseau. « Il n’y a qu’une seule personne pour s’en occuper, explique un syndicaliste. Un agent qui vient de Guadeloupe et, entre le coût de la vie et la situation dans le magasin, c’est très difficile. On n’a pas envie de le voir repartir, surtout quand on connaît les difficultés de recrutement. »

Il est aussi question de l’attribution de postes vacants. « On a un seul agent d’accueil clientèle qui est en intérim, explique le syndicat. Il y a eu des promesses d’embauche mais toujours rien de fait depuis janvier. Il nous manque aussi deux techniciens réseau. » Par ailleurs, la CTE-CFDT souhaite voir le grade des six chefs de quart et des six ATSE (agents travaux système électrique) aligné sur celui de leurs homologues de Saint-Martin qui s’avère plus élevé de deux crans dans la ­hiérarchie.

Le cahier des revendications mentionne également une modification de l’organigramme de la maintenance. « Nous avons une équipe réduite et ça crée des difficulté, assure un syndicaliste. Il s’agit vraiment d’un problème d’organisation. » Autre point organisationnel, la demande d’un audit sur la gestion des marchés avec des entreprises externes. « Pour changer une climatisation à la centrale, ça peut mettre entre six mois et un an, peste le syndicat. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. »

La septième revendication se veut plus générale et concerne la relocalisation de l’état-major des Iles du Nord. « Les chefs de service sont basés à Saint-Martin et il serait mieux qu’ils soient relocalisés en Guadeloupe pour avoir une meilleure équité entre les deux îles », affirme le syndicat.

 

Enfin, alors que les élus de la Collectivité auront à voter pour l’adoption du projet de programmation pluriannuelle de l’énergie lors du conseil territorial du jeudi 22 décembre, le syndicat CTE-CFDT réclame une clarification sur le renouvellement des moteurs de l’usine de production. « On entend des discours mais c’est assez flou, remarque un syndicaliste. 5 mégawatts, 25 mégawatts ? En fait, on ne sait pas. »

 

Débutées hier, mercredi, les négociations sont au point mort. A tout le moins selon le syndicat, qui explique : « La direction fait comme si elle découvrait la situation en ce qui concerne le renouvellement des moteurs. Elle nous a fait comprendre que si la Collectivité ne suivait pas le projet proposé par EDF avec la PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie), EDF SEI ne s'investira pas à Saint-Barth. » Les discussions devraient se poursuivre demain, vendredi. 

 

La Collectivité « confiante » en vue d’un accord

Quatrième vice-président de la Collectivité chargé des questions liées à l’énergie, Maxime Desouches a été invité à s’exprimer sur le préavis de grève déposé par le syndicat CTE-CFDT d’EDF Saint-Barth. L’élu déclare : « La collectivité a effectivement été informée d’un préavis de grève de la part d’agents EDF pour le 23 décembre. Sans avoir d’informations précises, nous avons cru comprendre que les revendications portaient sur le coût de la vie à Saint-Barth, des questions de pérennisation de postes, des questions organisationnelles internes et des perspectives d’évolution des moyens de production. En l’absence d’observatoire des prix, il est doit être difficile pour les dirigeants d’EDF de mesurer concrètement la différence du coût de la vie entre les îles, qui est pourtant réelle et qui concerne tout le monde. Les autres points relèvent de la gestion interne d’EDF. Nous restons confiants que les négociations permettront d’aboutir à un accord qui évitera des coupures d’électricité pour la fin de l’année, ce qui serait bien sûr catastrophique pour l’île en cette période touristique. »

 

Journal de Saint-Barth N°1498 du 15/12/2022

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