Saint-Barth -

L’aide à l’installation de panneaux photovoltaïques élargie

La Collectivité pourra désormais financer jusqu’à 4.000 euros de l’installation solaire (au lieu de 3.500), et ouvre le dispositif à tous, sauf habitants de bateaux. Une décision validée malgré la réprobation exprimée par Bruno Magras.


Pour encourager les particuliers à entamer leur transition énergétique, la Collectivité offre depuis 2010 un soutien financier à ceux qui installent des panneaux photovoltaïques chez eux.

Méconnaissance de la population ou manque d’entrain pour l’énergie solaire ? L’ATE, qui gère les dossiers de demande d’aide, ne croule pas sous les dossiers. Elle a traité cinq demandes l’an dernier. Du coup, l’enveloppe budgétaire prévue par la Com n’est jamais complétement utilisée.

Associations et entreprises aussi
Micheline Jacques, vice-présidente en charge de l’environnement, a donc proposé au conseil territorial, sur demande de l’ATE qu’elle préside, d’élargir cette aide. Au lieu de 25% du prix de l’installation plafonnée à 3.500 euros, elle s’élève désormais à 30% du prix total dans la limite de 4.000 euros. Et elle ne sera plus limitée aux seuls particuliers : associations et entreprises pourront en bénéficier. Les seuls exclus de cette aide sont les bateaux.
Bettina Cointre, élue Tous pour Saint-Barth, s’inquiète du fait que même les entreprises pourront bénéficier de cette aide. « Ne faudrait-il pas faire une liste précise des projets éligibles ? » demande-t-elle. « Nous pensions surtout aux associations, et au niveau de l’ATE, ils veulent développer des pépinières de plantes locales qui pourraient en bénéficier », répond Micheline Jacques. « Si on voit que ça part dans tous les sens, on fera des réajustements au moment de l’examen des dossiers. »

« Une forme d’assistanat »
La délibération est adoptée facilement par les élus, mais le président Bruno Magras vote visiblement à contrecœur. « Je trouve que dans une île où on ne paie pas d’impôts, la Collectivité est généreuse de fournir des aides. C’est orienter la population vers une forme d’assistanat. C’est mon avis personnel, je ne demande à personne de le suivre... » Bettina Cointre : « Conduire la population vers l’assistanat? Je crois que c’est plutôt la conduire vers la transition énergétique. » « Quand on fait du photovoltaïque, il faut des batteries, pour fabriquer des batteries il faut déforester au Chili… Et qu’est-ce qu’on en fait une fois qu’elles ne fonctionnent plus ? », poursuit le Président. « S’il y a si peu de demandes, c’est peut-être parce que ce n’est pas si intéressant que ça. »

Une condition de la péréquation
Et de rappeler que les discussions sont en cours pour signer avec l’Etat une convention garantissant la péréquation tarifaire à Saint-Barthélemy sur le prix de l’électricité. C’est à dire qu’on ne la paie pas au prix de production, mais bien moins cher, sur la base d’un principe d’égalité entre l’ensemble des Français.

Or, Saint-Barth ayant hérité de la compétence énergie depuis l’évolution statutaire de 2007, l’Etat pourrait légitimement se désengager sur ce point pour notre territoire. Ce qui multiplierait par quatre, a minima, le prix actuel de l’électricité sur l’île... La Com souhaite donc que soit inscrite dans une convention la perennité de ce soutien de l’Etat.

Dans le cadre de ces discussions, l’Etat a demandé à la Collectivité de se doter d’une PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie), feuille de route qui dicte les stratégies énergétiques du territoire pour les années à venir, et liste des objectifs. Elle doit forcément contenir un large volet “transition vers l’énergie durable”. « Ce n’est pas ma tasse de thé vous l’aurez compris, mais en même temps, on sera obligé de prouver à l’Etat, si on veut maintenir la péréquation, que l’on fait des gestes. »

Ombrières solaires sur les parkings
Elodie Laplace, conseillère territoriale de la majorité, profite du sujet pour s’enquérir des projets d’investissements en énergie solaire de la Collectivité, sur les bâtiments publics. C’est la directrice des services techniques Sophie Durand-Olivaud qui répond : «Nous allons installer des ombrières solaires sur le parking de la Collectivité et le futur parking du centre médico-social. Nous pourrons en mettre sur les logements en construction à Flamands. Et il y a le projet de 2.500 m2 de panneaux photovoltaïques au site de propreté », en stand-by car « la poussière pose un problème de rendement. »



JSB 1333

Journal de Saint-Barth N°1333 du 04/07/2019

La carte de Saint-Barth qui valait 35.000 $
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