Pour lancer les travaux de la nouvelle centrale EDF de Public, l’une des priorités est de trouver des terrains pour installer les moteurs temporaires ainsi que les bureaux provisoires et un hangar de stockage pour le matériel. Un sujet sur lequel les conseillers territoriaux se sont penchés lors de la réunion du jeudi 18 septembre. La centrale de production est équipée de huit moteurs de générations. Les plus puissants, de marque Wärtsilä, ont été installés en 2013 et produisent chacun 8 MW. Les six autres, de marque MAN, génèrent une puissance de 3,2 MW chacun et ont été installés au milieu des années 1980. Ces derniers sont « en fin de vie et nécessitent un remplacement urgent », est-il précisé en séance. Afin d’assurer le renouvellement sans interruption de l’alimentation en énergie, EDF a besoin d’une surface d’environ 1.200 m2 à proximité de la centrale. Le choix s’est porté sur la parcelle actuellement occupée par le site « particuliers » de la déchetterie de Public. Celui-ci sera alors transféré, de manière temporaire, sur une partie du terrain de Saint-Jean qui sert, pour l’heure, à entreposer les sargasses collectées sur les plages et d’autres remblais. A proximité du supermarché Super U et de l’aéroport. Une solution qui est accueillie avec scepticisme par certains conseillers.
« Si on met les déchets à cet endroit, il faudra les placer le plus loin possible des commerces », insiste la première vice-présidente Marie-Hélène Bernier. « On a des solutions sur Public, affirme Alexandra Questel, quatrième vice-présidente. Je regrette que l’on doive sacrifier un terrain stratégique. » Elle remarque aussi que le terrain en question est encore «fléché » pour la construction du nouvel hôpital. Or, les élus ont décidé depuis que le projet de nouvel établissement de santé sera développé sur le site de l’actuel hôpital, à Gustavia.
Le président Lédée précise qu’il laisse « une possibilité de flécher » la déchetterie des particuliers vers un autre terrain. Quant aux bureaux et au hangar de stockage nécessaires à EDF, ils pourront être installés sur un terrain de l’Anse des Cayes.
La délibération est adoptée à la majorité des voix.
Une île en surconsommation
Dans un rapport publié le 28 mars 2024, la Commission de régulation de l’énergie recommande la mise en place de mesures permettant de limiter les charges de service public de l’énergie à Saint-Barth. En 2022 les charges nettes à Saint-Barthélemy se montaient à près de 2.200 euros par habitant. « À titre de comparaison, les charges nettes constatées en Guadeloupe pour la même année n'atteignaient que 1.000 euros », souligne la CRE. Par ailleurs, le chiffrage des objectifs du projet de programmation pluriannuelle de l’énergie laisse entrevoir des charges qui pourraient atteindre 5.700 euros par habitant en 2028. En 2038, selon les projections de la Commission, ces mêmes charges devraient atteindre 7.200 euros par habitant. En 2022, la production d'électricité à Saint-Barthélemy a représenté un coût total de 47,2 M€. Sur ce total, 24,2 M€ ont été financés par les consommateurs locaux soumis aux tarifs réglementés de vente d'électricité, et 23 M€ par la solidarité nationale au titre de la péréquation tarifaire.
Selon des données fournies par la direction d’EDF Archipel Guadeloupe, la consommation d’électricité à Saint-Barth est passée de 119 millions de kWh facturés à 6.404 clients en 2021 à près de 141 millions pour 6.920 clients en 2024 (voir graphique). Une consommation qui ne cesse d’augmenter.