Il n’est pas encore 8 heures quand le lieutenant-colonel Steve Richard accueille les jeunes de Saint-Barthélemy dans la salle des délibérations de l’hôtel de la Collectivité territoriale. 53 adolescents ont été convoqués afin de prendre part à la Journée Défense et Citoyenneté organisée par le Centre du service national. Si tous n'ont pas répondu à la convocation, le détachement de militaires venu de Guadeloupe constate que le nombre de jeunes présents est conséquent.
Pour assurer la bonne tenue de la matinée d’information, le lieutenant-colonel Richard (directeur du Centre du service national en Guadeloupe) est accompagné du major Jean-Luc, de l’adjudant-chef Stéphanie et du caporal-chef Christophe. Dans un premier temps, il est indiqué qu’assister à la JDC assure aux jeunes d’obtenir un certificat qui leur permettra de passer le permis de conduire ou le baccalauréat. Mais cette journée a aussi et surtout pour objectif de rappeler les fondamentaux de la République française. «Et la nécessité de défendre nos valeurs », précise le lieutenant-colonel Richard. «Liberté, égalité, fraternité, bien évidemment, mais aussi la cohésion sociale, ajoute l’officier. Tout ne s’est pas fait tout seul. Quand ils sont nés, il y avait des routes, des écoles, tout ça est important et il faut le préserver. Par conséquent, s’intéresser à la défense, c’est primordial. Pour que nos enfants puissent vivre au moins aussi bien que nous. Ce qui, dans le monde actuel, paraît parfois légèrement compromis. »
Les convoqués doivent également passer une série de tests. Rien de bien compliqué, a priori, mais ceux-ci permettent d’évaluer le niveau des adolescents. « Pour ceux qui ont un bon bagage scolaire, comme à Saint-Barth, ça parait ridicule car il n’y a pas de problème particulier, mais à d’autres endroits ce n’est pas inutile », assure le directeur du CSN.
Un format qui va changer
Si l’objectif de la JDC n’était pas, jusqu’à présent, d’intéresser les jeunes à s’orienter vers une carrière au sein de l’armée, la formule a quelque peu évolué. « A partir de janvier, le format va changer, explique l’officier. Il y aura toujours les tests le matin, mais ensuite on déroulera un jeu de stratégie pour leur présenter l’action du GIGN ou de la marine, sous forme de jeux. Des casques à réalité virtuelle vont permettre de présenter les différentes formations militaires, des chasseurs alpins aux commandos, pour essayer de les intéresser. Et puis il y a du tir avec des fusils laser et, le midi, un déjeuner avec des rations. Donc il y a un but de recrutement. »
A écouter les convoqués lors de la pause, il semble que les recrutements ne devraient pas être nombreux à Saint-Barthélemy. Même si rien n’est impossible. Car, comme le rappelle le lieutenant-colonel Richard, la présence de représentants des territoires d’outre-mer dans l’armée est indispensable. « Cela fait partie de notre diversité et ouvre nos esprits sur de nombreux points de vue, sur des visions différentes », rappelle l’officier. Qui sait, peut-être qu’un jour, le capitaine de l’un des navires de la marine nationale qui accostera à Saint-Barthélemy sera un (ou une) régional de l’étape.
Qu’en ont-ils pensé ?
Alexandre Tréssières, 17 ans
Maintenant j’habite à Toulouse. Je suis au lycée donc je vais passer en terminale et j’ai passé le bac de français. La JDC, c’est un peu long. On voit bien qu’ils essayent quand même de nous recruter dans l’armée. Bon, après, moi ça ne m'intéresse pas mais je trouve ça quand même intéressant.
Arthur Bruel, 16 ans
Je suis dans un lycée à Hyères en voie générale. Pour la JDC, on voit un peu comment ça se passe l’armée et tout ça. C’est sympa, on apprend des choses.
Jules Lestin
Je suis au Cned, donc je fais l’école à la maison. La journée de la citoyenneté ? C’est sympa. Un petit-déjeuner gratuit, je ne dis pas non !
Clémentine Gréaux, 18 ans
Je suis au lycée en Allemagne. La JDC, c’est bien. Je trouve ça dommage que ce soit seulement à partir de l’année prochaine qu’on peut tirer à la carabine parce que j’aurais bien aimé le faire aussi.
