Saint-Barth -

Les enfants en vacances mènent l’enquête à l’Ehpad

A chaque semaine son thème. Les enfants qui fréquentent le centre de loisirs de l’Ajoe se sont mués en journalistes, pour mener des interviews et rédiger un article sur la mémoire de Saint-Barth. Que voici.

"Dans le cadre de notre semaine journalisme à l’Ajoe, Valentine Autruffe, la journaliste du Journal de Saint-Barth est venue pour nous expliquer ce qu’est son métier. Nous sommes ensuite allés écrire nos questions avec elle en réunion de rédaction, pour préparer notre rencontre avec les personnes âgées de l’Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Nous voulions rencontrer les personnes âgées pour savoir comment c’était quand ils étaient petits à Saint-Barth. Le vendredi 27 juillet, nous sommes donc rendus à l’Ehpad en compagnie de Sandrine Arviset, une sophrologue caycédienne qui travaille avec les personnes âgées sur la mémoire, pour interviewer Iréné, Valentine et Henriette.

Ceux-ci n’ont pas accepté que nous les enregistrions et nous respectons leur choix. Ce que nous racontons ci-après est uniquement ce que nous nous rappelons de cette rencontre.

Iréné Lédée nous a expliqué qu’il se rendait à l’école à pied, en partant de Grand Fond et se rendant jusqu’à Lorient, car il n’y avait pas de voitures ni de route quand il était petit. Lorsqu’il n’avait pas classe, il s’occupait des animaux, vaches et cabris. Au niveau de l’alimentation, c’était essentiellement grâce à la pêche qu’il se nourrissait et la cuisson se faisait au feu de camp. Il n’y avait ni eau courante ni électricité à l’époque.

Valentine Louis est la doyenne de l’Ehpad. Elle a 98 ans et est née en avril 1920. Elle est née chez elle, accouchée par une sage-femme et y a accouché ses enfants par la suite. Elle habitait à la Pointe à Gustavia et se rendait également à l’école à pied. Elle y apprenait beaucoup de choses comme la lecture et l’écriture. Au niveau des jeux, elle n’avait pas grand-chose, sa famille était relativement pauvre. Elle explique comment la solidarité avait une place importante compte tenu du manque de moyens. Elle donne comme exemple la couture en disant qu’elle réparait les habits de ses amies. Elle faisait également diverses tâches du quotidien comme le ménage ou la cuisine. Son mari était marin-pêcheur et partait longtemps en mer sans qu’elle ne puisse avoir de nouvelles, mis à part ce que l’armateur du bateau pouvait lui donner. Le Saint-Barth d’aujourd’hui lui semble bien plus moderne et riche.

Enfin nous avons interrogé Henriette Magras. Elle a 92 ans. Elle est la mère de neuf enfants dont trois sont décédés. Elle allait également à pied à l’école de Grand Fond, où elle avait sa petite case, jusqu’à l’école de Lorient. Et quand elle n’allait pas à l’école elle « soignait » des animaux comme Iréné. Elle nous explique qu’elle dormait dans un hamac. Au niveau de l’alimentation, elle nous a dit qu’elle mangeait des frites, du poisson, du blé et des produits à base de farine de blé. Elle précise que les constructions de l’époque étaient uniquement des petites cases.

Elle préfère la vie du Saint-Barth d’aujourd’hui car les évolutions sont importantes, l’apprentissage pour les jeunes est meilleur et les études plus longues. Ces dernières ne pouvaient être faites qu’en Guadeloupe alors qu’aujourd’hui les jeunes peuvent se rendre en ­métropole.

Nous avons appris beaucoup de ces rencontres et nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés pour que cet article puisse voir le jour. »

 

Les enfants du centre de loisirs de l’Ajoe : Mathéo, Théo, Jonathan, Hugo, Adrian, Lou, Lana, Thibault, Telma, Milo, Nicky et Nila, accompagnés de leurs animateurs Aurélie et Manu.



JSB 1291