Saint-Barth -

Collège en grève : « C’est l’âme de l’école qui est en péril »

Une mobilisation de plus de 86%, historique à Saint-Barth : vendredi 24 janvier, 22 des 24 professeurs attendus au collège Mireille-Choisy se sont mis en grève. Un mouvement spontané pour défendre un système scolaire qui selon eux se délite.

 

Il y a la contestation contre la réforme des retraites, qui pénalise les enseignants. La grève contre le nouveau baccalauréat, dont l’application est houleuse dans de nombreux lycées en France. Et plus localement, les difficultés de recrutement du collège, qui régulièrement se retrouve dans l’obligation d’embaucher en urgence des contractuels pour faire face au manque de professeurs, la première difficulté étant la crise du logement sur l’île.

 

Portail clos

Vendredi dernier, les collégiens de Saint-Barth ont été accueillis par un portail clos et un attroupement de leurs professeurs en grève. 22 sur 24 avaient décidé de ne pas faire cours. Pas à l’appel d’un syndicat, mais plutôt par dépit devant « le délitement général de l’école en France ». Ce sont les mots du professeur de Mireille-Choisy Julien Sore. Ni délégué syndical, ni représentant du personnel ; il s’est simplement fait la voix de ses confrères pour l’occasion. «Notre établissement est très exceptionnellement en grève. Mais au vu de l’ampleur que le mouvement a pris ailleurs, nous voulions montrer notre solidarité. C’est l’âme de l’école qui est en péril », résume-t-il. « Les revendications nationales concernent le métier d’enseignant, donc elles nous concernent directement. Mais plus largement, au delà des réformes du bac et de la retraite, ce sont les conditions d’accueil des élèves qui se dégradent. Ce qui nous intéresse, c’est que l’école joue pleinement son rôle pour ces derniers. » Pour le groupe de grévistes, Saint-Barthélemy est un condensé de ce qui se passe dans le pays entier au niveau de l’Education nationale. « La qualité du métier d’enseignant décline. Ici, c’est comme un accélérateur. Les conditions de vie et de travail des professeurs sont parfois très précaires. Et il en va de même pour tous les métiers sociaux qui gravitent autour.» Une défense de la qualité du service public en général ; et des revendications que l’on retrouve notamment chez les personnels de santé.

 

Vendredi en France, le ministère a compté 10 à 15% de grévistes dans les établissements scolaires, contre 40 % selon les syndicats. A Saint-Barthélemy, ils étaient donc plus de 86% (zéro dans le premier degré) contre 12,3% à Saint-Martin (10% dans le premier degré). Saint-Barth davantage mobilisée que l’île voisine et que la métropole : c’est effectivement rarissime.

JSB 1360