Le mardi 14 octobre, Anne Querrard et Lisa Berionus-Magras de l’association Saint-Barth Heritage ont animé des ateliers avec les élèves de la classe de CM2 de l’école Sainte-Marie de Colombier. Une intervention dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy (le 9 octobre 1847 par la Suède) autour des notions de liberté et des droits humains.
De manière pédagogique et ludique, auprès d’écoliers qui ont d’ores et déjà étudié en classe ce que fut l’esclavage, Anne Querrard et Lisa Beronius-Magras ont su avec délicatesse et intelligence aborder des thèmes que d’aucun préfèrerait ne plus évoquer. La privation de liberté à travers les âges a ainsi éveillé l’innocente indignation des enfants ainsi que leur curiosité. De fait, les questions n’ont pas manqué de fuser. Sur l’utilisation de certains mots, sur l’existence actuelle de populations toujours privées de leur liberté… « On ne voulait pas parler que de l’esclavage mais aussi de ce qu’est la liberté, des droits de l’Homme, de l’égalité », explique Lisa Beronius-Magras. A observer l’implication des écoliers lors des ateliers et leur insistance à mieux comprendre, il semble que l’objectif historique et pédagogique a été atteint. Avec toutes les précautions oratoires nécessaires lorsque de tels sujets sont abordés auprès d’un jeune public.
Deux couronnes et une photo express pour l’abolition
Initialement prévue le jeudi 9 octobre à 17 heures, la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy a été annulée dès le mercredi après-midi par la Collectivité territoriale. Ce, « par mesure de prudence » et en anticipation d’une dégradation annoncée pour la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre des conditions météorologiques liées au passage de la tempête Jerry. Si la journée commémorative du 9 octobre s’est déroulée sous un soleil radieux, le vendredi a effectivement été marqué par des épisodes de fortes pluies, de houle et de rafales de vent. Toutefois, en début d’après-midi et en toute discrétion, deux couronnes de fleurs sont déposées au pied de la plaque commémorative installée sous le fromager du fort Gustaf III. L’une pour la Collectivité, l’autre pour la préfecture. Juste le temps de prendre une photo. Les deux couronnes ont ensuite été rapportées à l’hôtel de la Collectivité et déposées sur un banc, dans le hall. La photo a été publiée en ligne quelques minutes plus tard par la Collectivité territoriale avec le texte suivant : « En ce jour de tempête, la Collectivité et la préfecture ont quand même tenu à commémorer l'abolition de l'esclavage. » Hier, le mercredi 15 octobre, la préfecture a également publié un texte et des photos afin de rappeler l’annulation de la cérémonie de commémoration. Une publication nettement plus étayée avec des références aux actions menées localement depuis 2023 « pour faire vivre la mémoire de l’esclavage ». En revanche, aucune référence au dépôt express des couronnes, cinq jours plus tôt, par la Collectivité.
