Saint-Barth - Hub » portuaire aux Antilles

L’accord sur la mise en place d’un « corridor maritime vert transatlantique » a été ratifié mardi 19 décembre à Paris au sein du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. ©DR

Un accord pour la mise en place d’un « Hub » portuaire aux Antilles

Le mardi 19 décembre, un accord pour la mise en place d’un grand projet de plateforme de correspondance entre les ports de Guadeloupe et de Martinique a été signé par différents ministères et la direction du groupe CMA CGM. Pour être certain d’être concis, à défaut d’être compris de tous, c’est par l’anglicisme « hub » que l’accord entériné le mardi 19 décembre a été qualifié. Ce grand projet de « hub » portuaire, sorte de plateforme de correspondance, a donc été validé à Paris par le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, son homologue chargé des Transports, Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé de la Mer, Hervé Berville, et le président directeur général du groupe CMA CGM, Rodolphe Saade. « Au cœur des transformations économiques, écologiques et industrielles, les deux grands ports et les deux territoires de Guadeloupe et de Martinique ont décidé d’unir leurs forces pour développer un projet de « hub portuaire » aux Antilles, porte d’un nouveau corridor maritime vert entre l’Europe et la Caraïbe, au plus proche du canal de Panama et des Amériques », est-il expliqué dans le communiqué de presse diffusé après la signature.

336 millions d’investissements
Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer indique que le montant total du projet est estimé à 336 millions d’euros dont 257 millions pour les infrastructures sous maîtrise d’ouvrage publique. Le calendrier des travaux prévoit une mise en service opérationnelle progressive du projet à partir de début 2025, pour un déploiement complet à l’automne 2025 sur les deux grands ports concernés. Concrètement, ce projet de plateforme de correspondance intervient à l’heure où des injonctions à la décarbonation ont été formulées à l’ensemble des acteurs du transport maritime (JSB1538). Avec un objectif des plus ambitieux : atteindre pour chaque navire le « zéro émission » de carbone. « Le groupe CMA CGM, acteur mondial des solutions maritimes, terrestres, aériennes et logistiques, qui vise le Net Zéro Carbone à échéance 2050, a commandé une nouvelle flotte de sept navires, pouvant notamment être propulsés au biogaz permettant de réduire significativement les émissions de CO2 », assure le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Ces porte-conteneurs desserviront la Guadeloupe et la Martinique, permettant d’accroître la desserte des deux îles, tout en maintenant sa qualité, sa fiabilité et sa régularité. « Cet investissement renforcera les connections entre l’Europe, les Caraïbes et l’Amérique du Sud et permettra aux Antilles françaises d'être demain la porte d’un nouveau corridor maritime vert, poursuit le ministère. Une desserte hebdomadaire de qualité pour la Guyane sera maintenue dans des conditions équivalentes à celles d’aujourd’hui. »
Le projet prévoir une extension et une adaptation des infrastructures des deux zones portuaires. Selon les déclarations des signataires de l’accord, elles doivent permettre d’augmenter les volumes traités « dans les grands ports maritimes des Antilles françaises ». Le chiffre de 300.000 conteneurs de vingt pieds supplémentaires par an pour les deux îles a été avancé. A l’heure où les problèmes d’acheminement de marchandises entre la Guadeloupe et les Iles du Nord se font pesants pour de nombreux commerçants et artisans, ces annonces revêtent un aspect rassurant. Pour peu que ce fameux « hub » améliore de façon concrète les liaisons maritimes commerciales entre la Guadeloupe et ses cousines nordistes.
Quoi qu’il en soit, la CMA CGM s’est engagée à «accompagner » la mise à niveau des infrastructures portuaires de ces deux îles. Un engagement qui passera par une amélioration de l’accueil à quai des nouveaux navires et le traitement efficace des flux croissants de marchandises. De plus, les terminaux seront agrandis avec des aménagements sur les parcs à conteneurs, des acquisitions d’outillage et d’engins de manutention, dont l’ajout de cinq nouveaux portiques, l’adaptation de terre-pleins aux nouveaux modes de manutention et la modernisation des systèmes d’exploitation de terminaux.
Pour le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, cet accord est « le fruit d'un long travail de concertation entre l'État, les collectivités de Guadeloupe et de Martinique, les Grands Ports Maritimes de Guadeloupe et de la Martinique et le Groupe CMA CGM ». Et de préciser dans le communiqué : « Le Hub Antilles constitue un projet commun de développement ambitieux autour de l’économie portuaire et logistique, attentif à la réduction de l’empreinte carbone de la desserte maritime et portuaire. Pleinement inscrit dans le projet d’économie bleue et verte des territoires de Martinique et de Guadeloupe, le Hub Antilles constitue une véritable opportunité pour consolider le développement des deux grands ports maritimes et des économies locales. »
Il est à noter que la réalisation de ce grand projet de « corridor maritime vert transatlantique » s’étend sur les vingt prochaines années.
    T.F.

Journal de Saint-Barth N°1546 du 21/12/2023

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