Saint-Barth -

Saint-Barth, l’économie florissante

L’Iedom, filiale de la Banque de France qui dresse chaque année un panorama statistique de Saint-Barthélemy, vient de publier son rapport pour 2017. Une année forcément marquée par l’ouragan Irma qui, s’il a provoqué des difficultés économiques évidentes, n’a pas profondément déstabilisé l’économie locale.

 

C’est l’une des rares sources de chiffres et de statistiques sur Saint-Barthélemy : le rapport de l’Iedom pour l’année 2017 de l’île vient d’être publié. On attendait un premier véritable bilan de l’impact d’Irma sur l’économie locale ; il faudra patienter encore jusqu’au premier trimestre 2019. « Les chiffres sont principalement pré-Irma, pour deux raisons », explique Gilles Genre-Grandpierre, directeur de l’Iedom Guadeloupe Saint-Barth et Saint-Martin. « D’abord, à cause de la difficulté d’obtention de certains chiffres. Mais aussi parce que nous voulions avoir des données pré-Irma à jour avant de publier le bilan post-Irma. » Celui-ci sera publié dans une note spéciale de l’Iedom au début de l’année prochaine.

 

Haut niveau de vie

C’est à partir de ce chiffre que l’on établit le niveau de vie d’un territoire : le dernier calcul du PIB (produit intérieur brut) par habitant à Saint-Barth remontait à 2010. Il a été remis à jour, sur la base de données de 2014. Sur l’île, le PIB par habitant s’élève donc à 38.994 euros. C’est davantage que celui de la France dans son ensemble (32.404 euros), des DOM (19.201 euros), ou de Saint-Martin (16.572 euros). Le niveau de vie à Saint-Barthélemy est équivalent à celui d’un habitant de la Corée du Sud ou de la Nouvelle-Zélande, mais bien en deçà d’un résident de Monaco (96.000 euros de PIB/habitant). L’Iedom souligne toutefois que le manque de données statistiques à Saint-Barthélemy complique ce calcul. « Même si l’activité économique est quasiment stable en dépit du passage de l’ouragan Irma, on s’attend quand même à une dégradation du PIB par habitant », prévient Teddy Combet, de l’Iedom. « Le taux de croissance, estimé à 3% en l’absence d’ouragan, devrait rester à peu près stable. En revanche, l’augmentation de la population va se poursuivre », explique le co-auteur du rapport.

 

Le BTP recrute !

En 2017, avant le passage d’Irma, l’activité sur l’île était florissante dans ses deux principaux secteurs : le tourisme et le BTP. Avant septembre, ce dernier domaine, dont la santé est estimée selon les ventes de ciment, était en pleine croissance : +8,9% au premier trimestre 2017, et +33,9% au second. Mais Irma a fait du mal et l’année s’est terminée avec un recul de 0,8%. Entre avril 2017 et janvier 2018, le secteur du BTP a augmenté sa masse salariale de 17% sur l’île. Au début de l’année, 1.224 personnes étaient employées dans ce domaine, et il y a fort à parier que ce chiffre a augmenté depuis, avec la demande induite par les travaux de reconstruction. « Si on livre un aperçu sur l’année 2018, l’activité du BTP est florissante », assure Gilles Genre-Grandpierre, qui évoque le chiffre de +120% de tonnes de ciment vendu au premier semestre.

 

Net recul des taxes sur l’immobilier

Droits d’enregistrement et taxe sur les plus-value : en 2017, ce poste de recette pour la Collectivité, sa principale source de revenus, est en recul de 18,4% par rapport à 2016 (année où les recettes avaient augmenté de 42,2%). Les droits de quai perçus par la Collectivité diminuent aussi en 2017, de 8,1%. Mais on sait déjà que ce chiffre a considérablement grossi dès les premiers mois de l’année 2018.

 

Le tourisme couçi-couça

Secteur économique n°1 de l’île, pas la peine de dire que le tourisme a souffert du passage de l’ouragan Irma. Mais les chiffres seront plus parlants sur une période englobant les deux derniers mois de 2017 et les premiers de 2018. La taxe de séjour de l’année 2017 est en hausse par rapport à 2016, de +3,3% avec 7,5 millions d’euros engrangés par la Collectivité : les neuf premiers mois ont sauvé l’année. Pour 2018, il faudra attendre au minimum la fin novembre pour avoir une idée de la tendance.

Fin 2017, le nombre d’escales de bateaux de croisière diminue de 20,9% avec 41.301 croisiéristes passés par notre île. L’activité des navires de plaisance baisse, elle, de 13%. Quant à l’aéroport Remy de Haenen, il voit aussi sa fréquentation chuter de 12,1%, avec 162.250 passagers accueillis à Saint-Jean (Il n’existe pas de chiffre distinguant les touristes des autres visiteurs). Ces chiffres en baisse le seront sans doute aussi pour le début de l’année 2018. Rendez-vous dans quelques mois pour connaître l’impact précis du passage de l’ouragan Irma sur le tourisme. Forcément en baisse, mais il semblerait que comparativement à certaines îles voisines, Saint-Barthélemy a quand même sauvé les meubles. Le taux de chômage est toujours très bas, et aucun dossier de surendettement n’a été enregistré depuis trois ans.




JSB 1304

Journal de Saint-Barth N°1304 du 22/11/2018

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