Une liste de cinquante produits de consommation courante proposés à des prix modérés. Tel est le contenu de l’accord signé vendredi 17 novembre entre la préfecture des Iles du Nord et l’enseigne Super U de Saint-Jean. Un « bouclier qualité-prix » qui n’existait pas encore à Saint-Barthélemy. Parce qu’il ne faisait pas véritablement l’objet de réclamations de la part de la population, mais aussi et surtout parce que l’île a été exclue du dispositif lors de sa mise en place en 2012.
Une liste de 50 produits
Le bouclier qualité-prix a pour but de lutter contre la vie chère dans les territoires ultra-marins. Il permet de garantir un rapport qualité/prix pour une liste de produits de grande consommation. Il s’établit à partir d’un accord de modération des prix entre l’État et les distributeurs. A Saint-Barth, en l’occurrence, un distributeur : Super U.
Institué par la loi du 20 novembre 2012 relative à la régulation économique Outre-mer, le bouclier correspond à une liste de produits vendus à prix réduit dans les grandes surfaces. Celle-ci est négociée chaque année entre l’Etat et les acteurs économiques locaux, sur le fondement d’un avis préalable publié par l’observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR), cette liste de produits fait l’objet d’un prix global maximum fixé par arrêté préfectoral.
Prix fixe toute l’année
A Saint-Barth, la liste se compose de 35 produits alimentaires (pâtes, riz, sel, huile, café, haricots verts, œufs...), de douze produits d’hygiène (dentifrice, déodorant, tampons digitaux, papier toilette, gel douche...), d’entretien et d’équipement de la maison et de trois produits dits infantiles. Trois sous-paniers (produit alimentaires de première nécessité, produits d’hygiène, d’entretien et d’équipement de la maison et produits infantiles) dont le montant maximum est respectivement de 69,30, 22,05 et 8,65 euros. « Leur prix sera fixe toute l’année, explique le préfet, Vincent Berton. Si nous ne disposons pas d’étude sur l’évolution des prix à Saint-Barth, on a pu constater une augmentation de 50% des produits alimentaires à Saint-Martin par rapport à l’Hexagone. Or, on peut estimer que la réalité est à peu près la même entre Saint-Martin et Saint-Barthélemy. »
Directeur technique à Super U, Samuel Chevreul précise que l’enseigne développe déjà depuis plusieurs années une politique de prix modérés sur de nombreux produits. « La part de l’alimentaire est important pour les familles et, comme tous, nous avons subi l’inflation », remarque le dirigeant. Il souligne que les discussions menées autour de la mise en place du bouclier qualité-prix a permis de « semer quelques idées » pour agir sur la fluctuation des prix. Comme celle d’une diminution des droits de quai sur les fruits et légumes.
Faire fluctuer les droits de quai
Président de la Collectivité, Xavier Lédée assure qu’une réflexion est en cours sur l’évolution des droits de quai. Mais déjà, il déclare : « Nous allons veiller à mettre les droits de quai à un taux zéro pour les produits présents sur la liste du bouclier qualité-prix. Les services travaillent sur ce point. On réfléchit aussi pour savoir sur quels produits on peut faire fluctuer les droits de quai. » Et l’édile de préciser qu’il « espère que d’autres enseignes entreront dans la démarche ».
