Saint-Barth -

Les tarifs aériens suivent la hausse du prix du kérosène

Air Caraïbes annonce qu’en raison d’une « hausse brutale » du prix du kérosène de plus de 15% décidée par les pouvoirs publics dans les aéroports des Antilles françaises, elle est « dans l’obligation » de procéder à une augmentation de ses tarifs sur ses vols court et long-courriers.

 

La hausse des tarifs aériens était déjà perceptible depuis plusieurs mois, notamment en raison de la crise sanitaire. A celle-ci sont venues s’ajouter les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, qui a toutefois bon dos. Quoi qu’il en soit, le 8 juin, une augmentation de 15% du prix du kérosène a été décidée dans l’ensemble des départements français des Antilles. Des augmentations appliquées par la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles (Sara) et les autorités françaises, non sans avoir mené une concertation avec les compagnies aériennes. « Alors que les tarifs du kérosène sont déjà significativement plus élevés en Martinique, Guadeloupe ou Guyane que dans le reste de l'arc Caraïbéen », remarque la direction de la compagnie Air Caraïbes.

 

« Le conflit russo-ukrainien fait exploser les prix »

Dans un communiqué daté du 13 juin, la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a fermement condamné cette décision. De son côté, Air Caraïbes souligne le fait que la compagnie a déjà subi, « comme l’ensemble des compagnies aériennes mondiales », des impacts économiques majeurs pendant les deux années de crise sanitaire. Sa direction ajoute : « Depuis maintenant quatre mois, le conflit russo-ukrainien fait exploser le prix du pétrole. Des prix qui ont plus que doublé avec, de surcroît, une monnaie de référence, le dollar, lui aussi en forte hausse par rapport à l’euro.» Et d’ajouter que, jusqu’à présent, le prix des billets avait augmenté « de manière mesurée et limitée ».

Le président d’Air Caraïbes, Marc Rochet, déclare : « Les compagnies aériennes ont des coûts fixes élevés mais les tarifs qu’elles pratiquent doivent rester accessibles aux ultra-marins, qui ont un besoin vital de pouvoir voyager. Si cette décision brutale et unilatérale reste en vigueur et n’est pas annulée par les pouvoirs publics, il n'y aura plus aucune compagnie aérienne en capacité de desservir les outre-mer dans ces conditions économiques insupportables. » La compagnie a d’ores et déjà annoncé que, « pour des raisons de survie économique », qu’elle allait procéder à des augmentations de sa surcharge carburant de trois euros par aller simple sur son réseau régional et de 30 euros sur ses vols long courrier.

 

Colère guadeloupéenne

Parallèlement, le président de la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes et maire de Bouillante (Guadeloupe), Thierry Abelli, a vertement fait connaître son mécontentement par le biais d’un communiqué adressé à nos confrères de RCI. Il décrit notamment cette hausse comme une « aberration » qui pourrait avoir « de lourdes répercussions sur la pouvoir d’achat des ménages » et qui pénalisera les populations qui ne disposent que de l’avion pour se déplacer dans l’Hexagone ou dans les îles environnantes. L’élu évoque également une « dérive financière » susceptible de « pénaliser un secteur touristique extrêmement fragile ».

Air Caraïbe précise qu’elle n’appliquera pas la rétroactivité de la hausse sur le prix des billets déjà achetés.

Journal de Saint-Barth N°1478 du 23/06/2022

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