Saint-Barth -

Hervé Mariton, président de la Fedom, était en visite à Saint-Barthélemy la semaine dernière.

Le président de la Fedom à la rencontre des socio-professionnels

Le président de la Fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom), Hervé Mariton, est venu à la rencontre des représentants du monde socio-professionnel de l’île en milieu de semaine dernière. Hervé Mariton a évidemment été reçu dans les locaux de la Chambre économique multiprofessionnelle (Cem). A l’occasion d’une matinée d’échanges avec des acteurs du monde entrepreneurial, le mercredi 10 septembre, mais aussi le lendemain à l’occasion d’un entretien avec le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée.
Pour Hervé Mariton, les raisons d’un passage à Saint-Barthélemy sont évidentes. « La Fedom défend les entreprises ultramarines, rappelle l’ancien ministre des outre-mer (de mars à mai 2007). Saint-Barthélemy fait partie des terrains où il est plus aisé de passer des messages positifs. » Le président de la Fedom se souvient de sa première venue sur l’île, en 1978. « Les choses ont bien changé depuis », sourit-il.

25 millions d’exonérations pour Saint-Barth
Différentes séquences de travail ont rythmé sa visite. En commençant par une matinée à la Cem. Avec l’avocate spécialisée dans le droit du travail et de la sécurité sociale, maître Sandrine Jabouley, Hervé Mariton a évoqué le sujet qui mobilise son attention depuis quelques mois. En l’occurrence, le Projet de loi de finances 2026 et le risque de voir le régime Lodeom (Loi pour le développement économique des outre-mer), qui permet aux employeurs privés de bénéficier d’exonérations spécifiques de cotisations sociales patronales (maladie, maternité, invalidité, décès, vieillesse, allocations familiales), être sérieusement attaqué. « Ces exonérations sont aussi importantes pour Saint-Barthélemy, déclare Hervé Mariton. Le projet de budget 2026 prévoit près de 700 millions d’euros de rabot par an demandés sur les deux principaux dispositifs de soutien à l’activité, à l’emploi et à l’investissement des entreprises ultramarines par an : la Lodeom sociale et les dispositifs d’aide fiscale à l’investissement outre-mer. Pour Saint-Barth, la part d’exonération représente 25 millions. Il est vrai que le régime de Saint-Barthélemy n’est pas très contrôlé, mais ce n’est pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain. Il ne faut pas mettre des boulets au pied des bons élèves. »
S’il considère, à l’instar de beaucoup d’observateurs, le modèle de réussite de Saint-Barth comme n’étant « pas nécessairement reproductible », Hervé Mariton souligne le fait que « la réussite ne dispense pas de réfléchir à l’avenir, notamment économique ». Des réflexions qui peuvent être communes au sein de la région Caraïbe. « Il y a la question de l’adaptation des normes, qui relève de l’intérêt commun des outre-mer, pour le secteur du bâtiment par exemple, explique-t-il. Il faut des normes adaptées qui soient recevables pour les assureurs. Le sujet de l’assurance a d’ailleurs été secoué avec Irma, comme lors d’autres événements marquants dans les outre-mer. Globalement, il existe une perception très prudente du monde des outre-mer par les assurances. C’est devenu un sujet systémique. » Qui avait été abordé par la sénatrice Micheline Jacques lors de son discours du 24 août.
Le président de la Cem, Jérémy Laplace, a souligné la qualité et l’intérêt des échanges qui ont pu se tenir lors de la venue d’Hervé Mariton. « La présence de cabinets comptable lors de la rencontre à la Cem était intéressante, car c’est aussi à eux d’expliquer la situation à leurs clients, déclare le président en évoquant le rabot annoncé par le PLF 2026. Aujourd’hui, l’Etat français commande des études sur la vie chère, mais si demain on modifie les exonérations de charge, cela aura des conséquences sur le coût de la vie. » Les discussions avec le futur gouvernement Lecornu s’annoncent donc cruciales.

 

Journal de Saint-Barth N°1631 du 18/09/2025

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