Saint-Barth - cem agriculture

L’association des agriculteurs de Saint-Barth est née

Une nouvelle structure destinée à réunir les agriculteurs de l’île a été officiellement créée le jeudi 20 octobre, sous l’impulsion de la Chambre économique multiprofessionnelle et avec le soutien de la Collectivité territoriale.

 

Plus qu’un projet, il s’agissait davantage d’une idée. Elle a fait l’objet de réflexions et de concertations depuis de nombreux mois pour finalement aboutir, jeudi 20 octobre, à la signature d’une nouvelle structure : l’association pour les agriculteurs de Saint-Barthélemy (Apag SBH). Certes, ils ne sont, pour l’heure, que très peu nombreux. De fait, ils ne sont que trois à avoir adhéré à l’organisme pour le moment. Mais le nombre importe peu car l’objectif n’est pas de démarrer sur les chapeaux de roue mais plutôt de poser les bases d’un développement raisonné.
Ils sont donc trois à s’être d’ores et déjà engagés dans l’aventure lors de la première assemblée générale constitutive de l’association, le jeudi 20 octobre dans les locaux de la Chambre économique multiprofessionnelle (Cem) : Marianne Laplace, élue présidente, Nadine Malespine, secrétaire, et Rudy Laplace, trésorier. La Cem travaille depuis de nombreux mois, avec le soutien de la collectivité territoriale, à la création d’une structure destinée à regrouper les agriculteurs. Comme elle l’a précédemment fait pour les pêcheurs qui, par la voix du président du Comité des pêches, Jordan Laplace, a encouragé les terriens à suivre leur exemple. «Saisissez votre chance, a ainsi lancé Jordan Laplace aux agriculteurs lors d’une précédente réunion. On a la chance aujourd’hui d’avoir des gens qui nous écoutent. On l’a fait il y a un an. Avant, c’était la guerre, on était chacun dans son coin. Etre un groupe, c’est très positif, je l’ai compris. » D’évidence, le message est passé.
De prime abord, une telle structure peut apparaître comme dérisoire, compte tenu du peu de professionnels actifs sur l’île et de la rareté des terrains à la fois disponibles et cultivables. Mais il s’agit précisément de l’une des propositions formulées par la Collectivité lors de la réunion publique de concertation organisée il y a plusieurs semaines : celle de trouver un ou des terrains accessibles, cultivables et surtout plus vastes que ceux qu’ils occupent actuellement. De plus, le directeur de la Cem, Thierry Gréaux, insiste quant à la volonté de la Chambre et de la Collectivité de « développer efficacement la filière » dans les années à venir. Un projet qui a, par ailleurs, éveillé l’attention du délégué interministériel à la transformation agricole en Outre-mer, Arnaud Martrenchard, lors d’une rencontre avec le directeur de la Cem à l’occasion du dernier Salon de l’Agriculture à Paris.
M. Martrenchard a depuis passé le mot à Yousni Hannachi, le responsable du service instances et réseau agriculture d’Outre-mer au sein de la direction générale des Chambres d’agriculture de France. Deux hommes qui entendent suivre de près le projet agricole de Saint-Barth. « On va d’ailleurs leur transmettre le plan d’action pour qu’ils puissent nous accompagner », assure Thierry Gréaux, qui précise que l’association est également ouverte aux éleveurs. En attendant, c’est nouvelle équipe constituée de l’association qui va entamer ses travaux.

« On a tous quelque chose à apporter »
Première présidente de l’Apag de Saint-Barth, Marianne Laplace envisage cette mission comme un «gros défi ». Elle explique : « Je n’ai jamais fait partie d’une association et ça va représenter beaucoup de travail en plus. Mais je pense que c’est important et nécessaire car on a tous quelque chose à apporter. Nous ne sommes pas nombreux et on a tous les mêmes difficultés : la sécheresse, les maladies, le coût des loyers, de l’eau... Alors notre idée est de se réunir et de trouver ensemble des solutions pour travailler avec plus de facilité et pour durer. Et puis nous sommes écoutés par la Cem et la Collectivité. Notre objectif est de proposer des produits locaux frais ou transformés de qualité, ce qui est déjà le cas, et aussi de développer des projets pédagogiques. » L’un des principaux manques, selon la nouvelle présidente, est de disposer d’un espace de vente spécifique. « Un endroit où réunir les produits de la pêche, de l’élevage, de la terre et aussi de l’artisanat, détaille-t-elle. Avoir un espace comme celui-là, ce serait bien. » Un projet parmi de nombreux autres.
Ce jeudi, l’Apag SBH va tenir sa première réunion de bureau. Avec plusieurs thématiques inscrites à l’ordre du jour, dont la question de la mise à disposition de terrains.

 

Journal de Saint-Barth N°1491 du 27/10/2022

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