Pour leur première participation à la Foire de Paris, Saint-Barth et Saint-Martin ne veulent pas passer inaperçu. Dès l’arrivée au Parc des Expositions qui accueille cet évènement annuel, un écran géant et circulaire affiche le nom des îles voisines, et la localisation de leurs stands dans le pavillon 4. Une telle visibilité est précieuse. La Foire de Paris accueille plus de 1.200 exposants, et des centaines de milliers de visiteurs sont attendus sur les dix jours.
Au milieu des stands de bokit, sorbet coco et poupées habillées en madras, Saint-Barthélemy et Saint-Martin dénotent pas leur sobriété. Regroupés sous un panneau blanc, une dizaine d’entrepreneurs des îles du Nord proposent au grand public leur savoir-faire. « C’est une coopération régionale des collectivités de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, qui ont décidé de travailler ensemble pour mutualiser les moyens », explique Thierry Gréaux, le directeur général de la Chambre Economique Multiprofessionnelle (CEM).
Participer à une foire, cela a un coût, que toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre. « Les stands sont payés par les collectivités, mais le transport et le logement restent aux frais des entrepreneurs », précise Thierry Gréaux. À cause de ces frais, deux entreprises candidates n’ont pas pu participer à la foire. Chargé de la sélection des entreprises, la CEM a finalement accompagné trois entrepreneurs de l’île pour cette première.
Un marché différent
Le stand bigarré de Tawa B’Art attire les regards. De nombreuses visiteuses s’arrêtent pour observer les bijoux colorés en ivoire végétal. « C’est une très belle expérience, ça nous permet d’apprendre à nous positionner sur un marché différent de Saint-Barth », analyse Morgane Lemarié, créatrice de la marque.
Fréquenté par des habitants d’Île-de-France voire de tout le pays, la Foire de Paris apporte un autre public. « À Saint-Barth, les gens rentrent et achètent sans se poser de questions, ici on cherche un peu plus la remise », remarque Morgane Lemarié, qui compte déjà renouveler l’expérience l’année prochaine.
« Tous les visiteurs étaient conquis »
De l’autre côté de l’allée, Céline Baud propose des bijoux un peu particulier. « C’est une pierre de massage haut-de-gamme, créée par un lapidaire français et qui a la forme de Saint-Barth, c’est un bijou bien-être », résume la fondatrice de SaintBarthTherapy. Malgré son prix, (625 euros), son produit fait son effet à la Foire de Paris. Particuliers et professionnels sont charmés par le soin dont elle propose un aperçu de quinze minutes.
« Tous les visiteurs qui ont essayé le soin étaient conquis, se réjouit Céline Baud. Certains m’ont dit qu’ils allaient économiser pour acheter la pierre, une dame a pris ma carte pour la donner elle-même à son institut de beauté. Ils font eux-même les ambassadeurs de SaintBarthTherapy, c’est génial. » Des professionnels du monde du soin ont aussi montré leur intérêt pour intégrer ce soin dans leurs structures.
Des partenariats régionaux
« Boostée » par cet engouement, la masseuse-kinésithérapeute ne tarit pas d’éloges sur la foire. « Sur 10 jours, je vais me construire un réseau que j’aurais peut-être pris 3 ans à construire en restant à Saint-Barth, avance Céline Baud. C’est un investissement, mais je sais que dans quelques mois ça va être remboursé sans problème. » Le placement du stand dans le pavillon 4 dédié à l’outre-mer, permet également aux entrepreneurs de l’île de créer des partenariats dans la sphère régionale.
« J’ai fait beaucoup de rencontres avec des antillais, et il y a déjà de potentiels contrats qui peuvent se faire », s’enthousiasme Mehdy Maxor. Venu présenter sa série d’oeuvres intitulées Island Post, le photographe profite des retours des visiteurs sur son travail, et s’inspire de ce qui existe déjà sur le marché, en-dehors de Saint-Barth.
Deux photos de sa série intitulée Haute Saison, qui marie tradition et modernité, sont aussi affichées en grand format sur le stand. « C’est une belle visibilité pour moi, je suis très content, sourit l’artiste. Je ne m’attends pas forcément à faire de ventes, mais j’espère faire connaître un peu l’île à travers mes photos et sous cet angle, la culture locale. » À travers leurs produits et leur savoir-faire, les entrepreneurs montrent aux visiteurs de la foire, que Saint-Barth ne se résume pas à une destination touristique.
