Saint-Barth -

Mis au monde le dimanche 10 septembre, le veau Marcus et l’ensemble du troupeau de vaches de Grand Fond sera envoyé à Saint-Martin si José Berry ne trouve pas un nouveau terrain pour y faire paître ses bêtes.

José Berry recherche un terrain pour ses vaches

Depuis plus de trente ans, José Berry élève des vaches à Saint-Barthélemy. Il est le dernier Saint-Barth à posséder un troupeau sur l’île, sur un terrain de Grand Fond et un autre de Pointe Milou. Une activité qui pourrait s’arrêter dans un avenir proche, faute d’espace pour y faire paître ses bêtes.
En effet, le nouveau propriétaire du terrain de Grand Fond sur lequel une partie de ses treize vaches sont installées souhaite récupérer ses parcelles. Par conséquent, José Berry lance un appel afin de trouver un autre endroit où il pourra regrouper son troupeau. « Il faut que l’on puisse y accéder en voiture pour apporter l’eau », précise l’éleveur passionné qui nourrit ses bêtes grâce, notamment, à la récupération des fruits et légumes invendus dans un supermarché de l’île. « Pour moi, c’est un patrimoine, explique-t-il. Ce serait dommage de devoir s’en séparer. » Car s’il ne trouve pas solution, José Berry n’aura d’autre choix que d’envoyer ses bovins à Saint-Martin. Même le dernier né, Marcus, un veau mis au monde par sa mère le dimanche 10 septembre. « Dans l’intimité, glisse José Berry. Elles aiment se cacher, partir dans le zion pour mettre bas. On les retrouve après, avec leur petit. » 
Pour une partie de la prime jeunesse de Saint-Barth, la disparition du dernier élevage sera également une perte. Car, comme le rappelle José Berry, des parents et leurs enfants viennent presque chaque week-end observer les bêtes à cornes dans leur pré. « Parfois je prends les enfants dans les bras pour qu’ils puissent toucher les vaches », sourit-il, évoquant le plaisir qu’il a encore et toujours à s’occuper quotidiennement de son troupeau. Un plaisir qu’il aime à partager.
Dans le passé, José Berry a détenu jusqu’à 39 têtes. Avant lui, dans les années 1940 à 1970, les vaches élevées à Grand Fond, à Saline et dans d’autres quartiers étaient exportées vers la Guadeloupe. Il y avait même une « tuerie municipale » à Gustavia. En 2018, face à l’hostilité grandissante de quelques riverains vis-à-vis de ses vaches, qui n’hésitaient pas à franchir les clôtures pour s’offrir une balade sur la voie publique ou dans des jardins, José Berry avait déjà envisagé de raccrocher. Cette fois, c’est faute d’un terrain qu’il sera peut-être contraint de tourner la page de l’élevage à Saint-Barthélemy.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1631 du 18/09/2025

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