Comme d’autres professionnels de la vente immobilière à Saint-Barthélemy, Zarek Honneysett a bondi en lisant une série d’articles parus récemment dans la presse et consacrés au prix de l’immobilier sur l’île. Pour exemple, celui publié le 5 novembre par nos confrères de la 1ère, basé uniquement sur les chiffres annoncés par l’agence Kretz Real Estate. Il y est précisé que le montant moyen des transactions oscille entre 12 et 20 millions d’euros tandis que le prix du mètre carré peut s’élever, toujours en moyenne, de 40 à 50.000 euros « dans les quartiers les plus recherchés comme le port de Gustavia ». De plus, une autre donnée dont l’origine mentionnée est également celle de l’agence Kretz Real Estate indique que « 99% des biens à vendre échappent au marché public ». Des chiffres qui ne reflètent en rien la réalité, affirme Zarek Honneysett, directeur général de l’agence SiBarth Real Estate. « Fournir des données faussées, c’est très dangereux pour le marché, lance-t-il. Cela crée une distorsion de la réalité qui peut laisser croire aux propriétaires qu’ils peuvent vendre à des prix qui se révèlent bien trop élevés. »
Un prix moyen fluctuant au mètre carré
Pour appuyer son propos, Zarek Honneysett se réfère aux données collectées par son agence depuis 2017. « Nous comptabilisons toutes les transactions réalisées à Saint-Barthélemy, explique-t-il. Nous avons une équipe dédiée à ce travail qui nous permet d’aboutir à des données statistiques globales. » Un travail de collecte qui concerne les transactions de villas et de terrains tout en incluant les préemptions réalisées par la Collectivité territoriale. Les ventes d’appartements ne sont pas incluses dans ces données, que le JSB a pu consulter.
Ces dernières laissent apparaître pour les terrains des prix très inférieurs à ceux avancés dans les articles publiés dernièrement. « En 2024, le prix moyen du mètre carré est de 1.990 euros, explique Zarek Honneysett. Il fluctue chaque année. D’environ 1.000 euros en 2017, il est passé à 1.400 en 2018, à 2.100 en 2019 avant de monter à près de 3.000 euros, toujours en moyenne, en 2022. Il faut toujours avoir en tête que quelques belles transactions peuvent affecter le prix moyen. » Pour deux autres agents immobiliers de Saint-Barth, la moyenne actuelle se situe davantage entre 2.000 et 3.000 euros pour un terrain. Un troisième confirme la tendance proche des 2.000 euros.
« Une moyenne à 6 millions »
Bien entendu, le directeur de SiBarth Real Estate a constaté une forte tendance à la hausse du prix moyen de vente de villa lors des dix dernières années. Mais rien qui ne s’approche d’une moyenne qui oscillerait entre 12 et 20 millions. « En 2024, la moyenne du prix de vente se situe à 6 millions, indique Zarek Honneysett. En 2021, Saint-Barth a connu une envolée historique de l’activité immobilière. Porté par la liquidité mondiale post pandémique, une forte demande pour des destinations sûres et exclusives, le marché local a enregistré 113 transactions pour un total de plus de 500 millions d’euros. Un record absolu en volume comme en valeur. » Une année exceptionnelle qui a été suivie d’une décélération progressive (95 transactions en 2022 puis 70 en 2023). En 2024, Zarek Honneysett souligne «une stabilité retrouvée » du marché avec 83 transactions enregistrées.
En ce qui concerne l’affirmation selon laquelle « 99% des ventes » sont réalisées en « off-market », là encore, le directeur général de SiBarth Real Estate s’étonne. « Certains propriétaires nous confient un mandat sans que l’on fasse de publicité, explique-t-il. Donc on ne le retrouve pas sur internet. A SiBarth Real Estate, c’est ce que l’on considère comme du off-market. Mais on dispose de mandat pour tous les biens que l’on vend et 70% de nos transactions sont des ventes publiques. »
Gustavia, la plus prisée
Quant à l’attraction exercée par Gustavia sur les acheteurs, elle est confirmée par Zarek Honneysett. Avec une nuance, toutefois, sur le prix du mètre carré. « On est plus sur un prix moyen de transaction qui oscille entre 20 et 30.000 euros le mètre carré », assure-t-il. Une donnée confirmée par d’autres agents immobiliers de l’île qui soulignent toutefois que certaines transactions exceptionnelles à Gustavia peuvent être très élevées, avec un prix au mètre carré parfois supérieur à 60.000 euros. « Ça peut effectivement monter à 40 ou 50.000 euros », confirme un professionnel local de l’immobilier. « Pour du haut de gamme », précise-t-il, ajoutant : « Pour le construit, c’est un prix que l’on peut retrouver en différents endroits de l’île. »
Par ailleurs, ces données n’étant pas collectées par SiBarth Real Estate, la consultation de plusieurs fiches de vente d’appartement à Gustavia permet de constater des prix au mètre carré parfois supérieurs à 20 ou 30.000 euros.
Enfin, sur le profil des acheteurs, Zarek Honneysett conteste aussi le fait que 80% d’entre eux sont Étasuniens. «Au fil des années, leur profil est resté relativement stable avec environ 55% des transactions impliquant des clients de l’Union européenne et du Royaume-Uni, 35% des Etats-Unis et les 10% restant d’origines diverses. »
Selon le directeur de SiBarth Real Estate, quatre ventes de villas à plus de 25 millions d’euros ont été enregistrées en 2025.
