Saint-Barth -

Du mouvement dans le ciel des Caraïbes

L’arrivée de Level à Pointe-à-Pitre, la naissance d’une nouvelle compagnie aérienne, la réouverture d’une partie de l’aéroport Princess Juliana...

Beaucoup d’actualité ces dernières semaines dans le secteur aérien de la région, dont l’activité économique de Saint-Barthélemy dépend fortement. Tour d’horizon.


Une partie de l’aéroport Juliana rouvre en novembre

En novembre 2018, une partie de l’aéroport Princess Juliana rouvrira au public. Les arrivées et départ seront transférés au rez-de-chaussée du bâtiment, dans l’ancien hall des arrivées. La zone comportera 800 à 1.000 places assises et 32 comptoirs d’enregistrement. «L’aéroport de Juliana est heureux d’annoncer une augmentation de la fréquence de vol long-courriers vers les Etats-Unis, le Canada, l’Europe et l’Amérique latine, avec un pic au cours de la saison d’hiver 2018/2019», annonce la direction de l’aéroport dans un communiqué. Elle prévoit 69% des vols en janvier 2019, par rapport au même mois de l’année précédente, et rappelle qu’à ce moment là, 54% des hébergements en hôtel dans la partie hollandaise de l’île sera disponible. 35% des passagers qui atterrissent à Saint-Martin se dirigent vers Saint-Barthélemy ou Anguilla où l’offre d’hébergement est plus grande, précise le communiqué.

 

118 vols par semaine à SXM

L’aéroport Sint-Maarten Juliana accueille 118 vols par semaine, la plupart assurés par les compagnies Jet Blue (New York) et Delta Airlines (Atlanta), qui opèrent respectivement 35 et 33 vols hebdomadaires. American Airlines effectue 21 vols et United airlines 25 par semaine. Au niveau régional, Winair est la compagnie la plus prolifique avec 223 vols hebdomadaires, suivie par Saint-Barth Commuter (101 vols). En juin, la direction de l’aéroport estimait que la fréquentation pour cet été serait de près de 3.000 passagers chaque samedi, jour de pointe.

 

WestJet revient en novembre

Après Air Century (République Dominicaine) et Copa Airlines (Panama), la compagnie canadienne WestJet annonce un programme de vols entre Montréal et Sint-Maarten à compter du 1er novembre prochain.

La compagnie nationale Air France, elle, transfère jusqu’au 27 octobre ses vols directs entre Paris CDG et SXM-Princess Juliana à sa filiale low-cost Joon, qui décollera le mercredi et le samedi à 10h40 de la capitale, et repartira les lendemains à 15h45 de Sint-Maarten. Avec 70 sièges supplémentaires par rapport aux Airbus actuels.

Air Canada lance une ligne directe entre Toronto et Saint-Kitts, le samedi, à partir du mois de novembre.

Le low-cost scandinave Norwegian, lui, se déploie entre Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, vers Montréal, Miami et Cayenne, avec des tarifs attractifs autour de 139 euros l’aller simple. Chaque liaison est assurée à raison de trois à six vols par semaine.

 

Le low-cost Level installé à Pointe-à-Pitre

La compagnie low-cost Level qui promet des trajets Pointe-à-Pitre-Paris Orly à partir de 99 euros a inauguré en grande pompe son premier appareil basé à l’aéroport Pôle Caraïbe, le 3 juillet. Filiale d’Iberia, elle débute la liaison avec quatre vols par semaine (mardi, mercredi, vendredi et dimanche à 16h10 au départ de PTP). Elle dispose pour le moment de deux avions pouvant accueillir 21 passagers en classe premium et 293 en classe éco, équipés du wi-fi très haut début. Un troisième devrait renforcer la flotte. Début septembre, Level inaugurera une liaison entre Paris Orly et Fort-de-France, à raison de trois vols par semaine, puis cinq à compter du 4 novembre. Avec, là aussi, des prix très attractifs.

 

Quatre Antillais créent une nouvelle companie, Avily

Quatre jeunes gens ambitieux, les Saint-Martinois Gérôme Arnell et Maeva Brouillon, le Guadeloupéen Steeve Celini et le Martiniquais Cédric Dalphrase, lancent leur propre compagnie aérienne, Avily. Avec un concept qui doit la différencier des autres : des forfaits illimités, notamment pour la clientèle d’affaires. Ainsi, une entreprise pourra acheter un forfait mensuel, et ses employés voyageront autant de fois qu’ils le souhaitent. Avily sera basée à l’aéroport de Grand Case, à Saint-Martin, et desservira dans un premier temps la Guadeloupe, puis la Martinique et la Guyane, à terme. Si le succès est au rendez-vous, un développement plus vaste est envisagé. Ils sont accompagnés dans leur projet par la BPI France, Widoobiz et Jeunesse outremer.

 

La triple alliance Caribsky avance

Caribsky, alliance de trois compagnies de la région (Air Antilles, Liat et Winair), a procédé à son lancement officiel en avril. Depuis, le travail avance. Un site web est en cours de construction (www.caribsky.com). Pour rappel, l’objet de cette union est de proposer des voyages dans toute la Caraïbe avec un seul billet d’avion, grâce au partage de données et de compétences entre ces trois compagnies. D’autres pourraient rejoindre le projet.

 

Air Caraïbe version 2.0

La compagnie Air Caraïbe fait voler ses nouveaux appareils depuis le mois de juin. Plus confortables que les anciens, ils disposent notamment d’un écran individuel pour chaque siège. La société développe aussi ses services en ligne, avec des réservations que l’on peut payer ultérieurement, l’annulation et le remboursement d’un vol possibles sur le site internet, la réservation de véhicule… Air Caraïbes a bouclé l’année 2017 avec un chiffre d’affaires de 437,82 millions d’euros, soit une progression de plus de 15% par rapport à l’année précédente.

 

Air Antilles fâche toujours

Les clients de la liaison Pointe-à-Pitre-Saint-Barth continuent de se plaindre du service de la compagnie régionale Air Antilles. Ils témoignent d’annulations de vols, de retards, de bagages qui n’arrivent pas… Interrogée à ce sujet en janvier (lire notre édition n°1262), la compagnie expliquait faire de son mieux mais être très contrainte par les conditions de l’aéroport de Saint-Barthélemy (pas d’atterrissage nocturne, pas de ravitaillement en carburant, poids limité dans les avions…). Elle accuse le coup du transfert de nombreux passagers pour Saint-Barthélemy de Saint-Martin à la Guadeloupe, depuis les dégâts causés à l’aéroport Juliana par l’ouragan Irma. Les passagers ne l’entendent pas de cette oreille et dénoncent, outre des dysfonctionnements, un service clients critiquable.

 

L’aéroport Pôle Caraïbes surfe sur le succès des croisières

L’aéroport international de la Guadeloupe affiche une croissance de 5% au premier semestre 2018, porté par le succès des croisières au départ de Pointe-à-Pitre, et une tendance globale à la hausse dans le secteur aérien français. Au mois de juin, 154.189 passagers ont été accueillis à PTP, hors transit. L’Amérique du Nord est particulièrement pourvoyeuse de passagers, avec une hausse de 45% pour le seul mois de juin, soit 2.000 personnes en plus en juin 2018 par rapport à juin 2017. Le trafic de toutes les provenances augmente (+20,1% en provenance de l’Europe, +9,5% de France hexagonale, +9,1% de l’Amérique du Nord, 4,9% de la région Caraïbe.) En revanche, l’activité régionale n’est pas au mieux, avec un vif recul des trajets Guadeloupe/Guyane, et un léger recul pour les îles du Nord (-1% pour Saint-Martin et Saint-Barth).

JSB 1289