Saint-Barth - air antilles

Air Antilles se prépare au décollage

En août 2023, la société Caire, qui englobait Air Antilles et Air Guyane, a été liquidée. Dans les mois qui ont suivi, la Collectivité territoriale de Saint-Martin et la société Edeis ont joint leurs efforts financiers pour entériner une reprise partielle de la compagnie aérienne Air Antilles. Depuis l’officialisation de celle-ci, différentes étapes ont été franchies pour finalement aboutir, le jeudi 23 mai, à l’obtention du certificat de transport aérien (CTA). Un précieux document délivré par la direction de la sécurité de l’aviation civile et sans lequel il est impossible d’exploiter des lignes commerciales en France. Dans la foulée, le vendredi 24 mai, la compagnie a obtenu sa licence d’exploitation. Air Antilles est donc prête à prendre son envol. Enfin, presque.

Deux Twin Otter pour Saint-Barth
En réalité, la délivrance du CTA et de la licence d’exploitation s’accompagne de quelques réserves techniques qui concernent la flotte de la compagnie (trois ATR et un Twin Otter). Une formalité, sans doute, mais à laquelle la direction de la compagnie devra répondre avant de pouvoir faire décoller ses avions.
Par ailleurs, pour Saint-Barthélemy, la direction d’Air Antilles est encore en phase de négociation pour l’affrètement en ACMI (Aircraft, Crew, Maintenance and Insurance) d’un Twin Otter de la compagnie suisse Zimex. Là encore, des réserves techniques doivent être levées, comme les limitations de vent, l’approche à forte pente, etc. Néanmoins, au sein de la direction de la compagnie, la satisfaction et l’effervescence sont de mise depuis la fin de la semaine dernière.
« On est très heureux de ces avancées dans la remise en route de la compagnie, assure Jérôme Arnaud, le PDG (président directeur général). Plusieurs phases sont passées, certaines difficiles, maintenant on travaille sur la remise en route des avions. La dernière phase sera le transport de passagers, et de fret. En juin, on s’occupe de la remise en route des avions et en juillet on vole. Aujourd’hui, c’est le plan, en souhaitant qu’il n’y ait pas d’imprévu. »

« Redonner confiance aux passagers »
Jérôme Arnaud évoque le renforcement de la flotte avec un deuxième Twin Otter de la compagnie suisse Zimex. « Il arrive en fin de semaine à Pointe-à-Pitre, affirme-t-il. L’idée est de pouvoir desservir Saint-Barthélemy avec deux Twin au lieu d’un pour pouvoir proposer un volume suffisant pendant la période estivale. On sait qu’il y a un besoin fort de la part des Saint-Barths. On a envie que cette compagnie retrouve ses clients et qu’elle propose un service de qualité. Car on a bien conscience que ce n’était pas le cas à l’époque sous l’ancienne compagnie inter-régional Express. Donc, le challenge est de redonner confiance aux passagers de Saint-Barth pour qu’ils revolent sur nos avions. »
Sur la possibilité pour les habitants de Saint-Barth de bénéficier, comme ceux de Saint-Martin, de tarifs préférentiels, Jérôme Arnaud lance : « Bien sûr, on va travailler là-dessus. On a déjà ouvert la billetterie (mardi 28 mai) avec des allers et retours à 370 euros. Au début, avec un seul Twin Otter, on n’a pas beaucoup de premiers prix. Mais plus ça va avancer, plus on aura un volume important et des premiers prix. Pour toutes les Antilles, le projet est de proposer des billets les plus abordables possibles. Notamment avec la mise en place d’un programme de fidélité très attractif. »
Sur le passif de l’ancienne compagnie et les procédures judiciaires encore en cours, Jérôme Arnaud déclare : « La liquidation d’une compagnie telle que Caire est un process très long et très complexe. En plus, il y avait des montages très particuliers, une documentation sur ces montages qui était inexistante, donc ça ne facilite pas les choses. Ce qui est certain, c’est que ça va prendre beaucoup de temps. Mais ça n’aura aucun impact sur le planning de la remise en route de la compagnie aérienne. »
Il aura donc fallu à peine sept mois aux nouveaux dirigeants de la compagnie pour relancer son activité. Une période qui a aussi été occupée au recrutement et à la formation des personnels naviguant et des pilotes. Désormais, il ne reste plus qu’à attendre l’atterrissage du premier Twin Otter d’Air Antilles sur la piste de l’aéroport de Saint-Barthélemy.

 

Une table ronde avec des dirigeants d’Air France

Le président de la Collectivité, Xavier Lédée, a organisé le mardi 28 mai une réunion avec des dirigeants de la compagnie Air France. Le député Frantz Gumbs et des membres du collectif baptisé « Les pigeons des îles du Nord » étaient également présents. « Je suis encore assez sceptique sur les arguments développés par la compagnie nationale concernant la justification des tarifs pratiqués dans nos territoires qui sont parfois le double de ceux pratiqués en Guadeloupe et en Martinique, au départ ou à l'arrivée de Paris », a écrit hier Xavier Lédée sur un réseau dit “social”. Le président assure avoir « souhaité qu'une politique de transparence soit mise en œuvre par la compagnie pour qu'a minima, les tarifs soient compris par les usagers ».
Dans un communiqué adressé au JSB, les « Pigeons » évoquent leur demande de baisse des tarifs et la réponse de Henri Hourcade, vice-président d’Air France. Ils écrivent : « Le doublement des rotations pendant la haute saison et l’arrivée de la concurrence (Air Caraïbes) pour la même période qui ferait baisser automatiquement les tarifs. » Une réponse qui a laissé les Pigeons, dont la pétition en ligne sur le site Change.org atteignait hier, mercredi, 5.886 signatures, quelque peu dubitatif. Mais combatifs. « Nous ne baissons pas les ailes », affirment-ils.

 

Journal de Saint-Barth N°1569 du 30/05/2024

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