Saint-Barth -

Thierry Beltrand, directeur de l’Iedom pour la Guadeloupe et les Iles du Nord, a présenté jeudi dernier à Saint-Barth le rapport économique annuel de l’île pour l’exercice 2021.

2021, l’année de la reprise économique pour Saint-Barth

Après plus d’une année marquée par un ralentissement général de l’activité économique en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, Saint-Barthélemy est parvenue à amorcer une relance des plus convaincantes en 2021. Particulièrement lors de la deuxième partie de l’année, à en croire le rapport économique annuel de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom). Jeudi dernier, Thierry Beltrand, directeur pour la Guadeloupe et les Iles du Nord, s’est déplacé à Saint-Barthélemy pour effectuer la présentation de ce rapport.
En 2020, c’est dans une salle des délibérations de la Collectivité quasiment vide que le directeur de l’Iedom avait décliné les données recueillies dans le rapport annuel. Cette année, il n’a pas caché sa surprise en observant qu’il n’y avait plus un siège de libre autour de la grande table disposée au centre de la salle. « Le rapport s’est enrichi par rapport à celui présenté l’année dernière, a déclaré Thierry Beltrand en introduction. Principalement grâce à la participation d’un comité consultatif dans chaque département. » Un comité qui réunit des acteurs de l’éducation, du BTP (bâtiments et travaux publics), des aéroports, des ports, etc. Seule ombre au tableau : l’absence de données récentes sur le PIB (produit intérieur brut par habitant) à Saint-Barthélemy. En effet, les derniers chiffres datent de... 2014. « Nous allons travailler dessus », assure le directeur de l’Iedom.

7,9 millions de taxe de séjour
Premier signe d’une relance économique, le tourisme. « En 2021, l’activité touristique de Saint-Barth montre de réels signe de reprise, » est-il précisé dans le rapport. La fréquentation a augmenté de 17,4% sur un an avec 165.837 visiteurs dénombrés. « Cette progression a eu pour effet d’accroître significativement la recette issue de la taxe de séjour perçue par la Collectivité sur les hôtels et les locations de villas », indique le rapport. De fait, la taxe représente 7,9 millions d’euros, soit 1,5 million de plus que lors de l’exercice précédent. Ce, en dépit d’un nombre de touristes qui n’a atteint que 60% du niveau qui a précédé la crise sanitaire.
Le rapport de l’Iedom permet également de recueillir des informations sur le tissu économique local. Pour exemple, la répartition de l’emploi salarié par secteur d’activité. Sans surprise, 34% des salariés évoluent dans le secteur de l’hébergement et de la restauration. Il est suivi par le BTP avec 20,3%, le commerce avec 17,9%, l’industrie avec 3,7%, le transport et l’entreposage (2,6%), l’énergie (1,5%) et l’agriculture (0,1%). Les «autres services marchands » regroupent 18,5% des emplois salariés et les « services non marchands » 1,5%.

Les crédits immobiliers en hausse
« En 2021, l’activité du BTP se renforce », est-il constaté dans le rapport. Les ventes de ciment « restent dynamiques » depuis le passage d’Irma avec une hausse de 12% sur un an. Il est à noter que les secteurs de l’immobilier et de la construction représentent 67,6% du total des encours de crédits aux entreprises. « Ce qui fait du BTP le secteur le plus important de l’île en terme de concours octroyés aux entreprises », est-il souligné dans le rapport.
Parallèlement, les crédits immobiliers progressent de 12,9% et dépassent les 300 millions d’encours bancaires. Plus spectaculaires, les crédits aux entreprises qui sont en hausse de 52,9% par rapport à 2020 avec 121 millions d’encours. Toujours en 2021, 274 demandes de permis de construire ont été déposées auprès de la Collectivité territoriale. 134 ont été délivrés, contre 121 en 2020.
En terme d’activité bancaire, l’Iedom remarque que 71,8 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat ont été accordés à 384 entreprises en 2021. 31.636 comptes bancaires sont enregistrés à Saint-Barth, soit 975 de plus qu’en 2020. Seuls 18% des foyers fiscaux déclarent un revenu annuel inférieur à 10.000 euros, contre 23% dans l’Hexagone et 47% dans les département d’Outre-mer. A la fin 2021, l’encours moyen d’un compte bancaire, hors assurance vie et comptes titres, s’élève à 38.110 euros. « Soit une hausse de 8,4% par rapport à 2020 », observe l’Iedom. « Portés par la croissance des dépôts à vue, les avoirs financiers augmentent de 11,9% en 2021 et atteignent 1,2 milliard d’euros, est-il indiqué dans le rapport. Les ménages détiennent toujours plus de la moitié (55%) des actifs financiers de l’île. »

 

Journal de Saint-Barth N°1488 du 06/10/2022

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