Saint-Barth -

Raymond Magras, un sage s’est éteint

Raymond Magras est décédé le samedi 20 janvier à l’âge de 84 ans. Figure aussi discrète qu’estimée de Saint-Barthélemy, ses obsèques se sont déroulées hier, mercredi 24 janvier. «C’était un sage de l’île », témoigne l’ancien président de la Collectivité territoriale, Bruno Magras.

Raymond Magras s’en est allé aussi discrètement que brutalement. Le samedi 20 janvier, l’annonce de son décès a déclenché une vague d’émotion sur l’île. Chez les personnes qui lui étaient les plus proches, bien entendu, mais aussi chez celles qui n'ont eu qu’à le côtoyer brièvement. A 84 ans, Raymond Magras était une figure de Saint-Barthélemy. Un personnage dont la bienveillance et l’humilité ont été saluées par d’innombrables témoignages. Car l’homme était autant apprécié pour ses qualités humaines qu’estimé pour ses engagements discrets envers son île et ses habitants. « C’est vraiment un sage de l’île qui nous laisse », témoigne l’ancien maire puis président de la Collectivité, Bruno Magras.

« Homme d’affaires avisé et bienfaiteur discret »
Avec Raymond Magras, c’est aussi et surtout un pan de l’histoire de l’île qui disparaît. Membre co-fondateur du Lion’s Club de Saint-Barth mais aussi du Fémur, il a participé au développement et à la structuration de la vie économique, commerçante et sociale de l’île. « C’était un homme d’affaires avisés et un bienfaiteur discret, résume Bruno Magras. C’est avec Raymond que j’ai négocié l’acquisition des deux scanners, par le biais du Fémur. » Mais l’intérêt de Raymond Magras se portait également sur le bien-être des plus jeunes résidents de l’île. « Il aidait beaucoup les jeunes, notamment ceux qui construisaient leur maison, raconte Bruno Magras. Il leur faisait des facilités de paiement, etc. Il a beaucoup aidé. Mais toujours dans la discrétion. »

Fanatique de voile et de musique
Au-delà de ses engagements, car Raymond Magras était aussi bien présent lors des événements protestataires de 1975 qui ont suivi l’instauration d’un droit de quai à Saint-Barthélemy, ce sont ses passions qui restent en mémoire. Pionnier du monde associatif, aussi bien dans le domaine sportif que culturel, il a contribué à l’élargissement des activités proposées sur l’île. A commencer par la voile, bien entendu. « Il était un fanatique de voile et de musique, rappelle Bruno Magras. Il jouait de l’accordéon diatonique. Excellent danseur qui aimait le tango, la valse, le meringue, ses musiques préférées. Et puis, il ne faut pas l’oublier, c’est lui qui a créé les Romantiques et qui a trouvé le nom, que l’on a toujours gardé. C’est un bonhomme qui a bien vécu, qui a beaucoup voyagé. Sans jamais faire parler de lui. C’est regrettable que ce soit allé si vite… »
Malgré son intérêt pour tout ce qui avait trait à la vie de Saint-Barth et à son développement, Raymond Magras n’a jamais souhaité s’engager en politique. « Il était aimé de la population et il aurait pu occuper une fonction, assure Bruno Magras. Mais il ne voulait pas, ça ne l’intéressait pas. On a parlé politique de nombreuses fois. L’inconvénient, c’est que Raymond a certainement souffert de la période politique de son père, qui a été maire pendant quinze ans quand même. »
Après une veillée organisée lundi soir à Saint-Jean, les obsèques de Raymond Magras ont eu lieu hier, mercredi 24 janvier, à Gustavia. En présence de nombreuses personnes. Les plus proches mais aussi toutes celles et tous ceux qui ont le privilège de partager un moment avec lui. En mer, en musique ou au cours de l’une de ses actions pour Saint-Barthélemy.
 

 

Journal de Saint-Barth N°1551 du 25/01/2024

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