Saint-Barth - tempete fiona Guadeloupe

Plusieurs communes de Guadeloupe ont été sérieusement touchées par le passage de la tempête Fiona. Celle-ci a causé de nombreux dégâts matériels. ©Préfecture de Guadeloupe.

En Guadeloupe, des sinistrés témoignent

En Guadeloupe, la partie de l’île à avoir été la plus touchée par la tempête Fiona est la côte Ouest de la Basse-Terre, en partant de Petit-Bourg jusqu’à la rivière des Pères, près de Basse-Terre. Lorsque le phénomène météorologique a touché l’île, Rémi, père de trois enfants, a été réveillé par sa femme en pleine nuit. Leur maison située à Colin Petit-Bourg prenait l’eau de toute part.

« De la boue jusqu’aux genoux »
« Dès qu’on a posé le pied hors du lit, on s’est rendu compte que toute la maison était inondée, raconte Rémi. L’eau continuait de monter sans s’arrêter. Je me suis équipé d’une lampe torche et j’ai commencé à monter le plus d’affaires et d’objets encore sains sur notre mezzanine où j’avais déjà mis en sécurité les enfants. A partir de ce moment-là, en une heure de temps, l’eau et la boue étaient arrivées au niveau de mes genoux. »
En début de matinée, dimanche, la décrue a commencé. Il est temps pour le père de famille d’inspecter les dégâts. « On a constaté que nos meubles en bois étaient fichus sur 50 centimètres, explique-t-il. Le canapé et les lits ont gonflé et sont pourris. L’électroménager flottait dans le salon tellement nous étions inondés ! Lundi, ils ont remis le courant, depuis on fait les tests sur nos appareils électriques pour voir s’ils fonctionnent et on testera les prises de courants qui étaient au sol après. Pour nos deux véhicules stationnés dans le jardin, ils sont immobilisés, la boue et la pluie sont rentrées dedans, on attend le passage de l’assureur pour faire les constats. »

« L’impression d’être un miraculé »
Emmanuel habite Goyave, une commune sévèrement touchée par le passage de Fiona dans la nuit de samedi à dimanche. Si sa maison a globalement été épargnée, il déplore la chute du pont de Sainte-Claire, emporté par l’eau, qui l’empêche de venir aider ses amis et proches vivants dans le secteur. « J’habite à cinquante mètres de la rivière, dit-il. Ses torrents d’eau et le bruit intense des orages m’ont réveillé vers 3 heures du matin. Honnêtement, j’ai l’impression d’être un miraculé, contrairement à bon nombre de mes voisins, ma maison n’a presque aucun dégât. Depuis, l’eau est coupée dans le quartier. La canalisation passant sous le pont a cédé mais le syndicat de l’eau (SMGEAG) annonce un rétablissement du réseau, normalement, pour demain (mercredi, hier) sur Goyave. Les services municipaux ont sécurisé un petit pont annexe pour permettre aux voitures de traverser en circulation alternée. Heureusement, sinon nous étions coupés du monde ! Le courant est revenu hier (lundi) après qu’EDF a mis à disposition un groupe électrogène pour alimenter tout le quartier. »

Fiona pire que Hugo
Pour Sandra, qui réside au pied de la montagne près des chutes du Carbet dans le quartier de Fond Cacao à Capesterre-Belle-Eau, le constat est très amer. Même l’historique cyclone Hugo (1989) n’avait pas autant endommagé sa maison que cette tempête Fiona, gorgée de pluie : « Ce qui nous a réveillé mon mari et moi, ce sont les prises de courant qui ont grillé. C’était très impressionnant ! La maison était inondée et, dehors, les caniveaux et les chéneaux débordaient de boue, de détritus, de tout…On s’est mis à plusieurs pour retenir avec nos pieds la porte du salon, par où s’infiltrait l’eau. C’était pour éviter que le demi-mètre d’eau qui coulait dehors ne rentre et nous fasse tout perdre ! On a vidé l’eau de 2 heures du matin jusqu’à midi et malgré cela, mon fils a tout perdu dans sa chambre, notre salon et les meubles ont fini noyés sous l’eau et la boue. » Une terrible expérience qui restera gravée dans la mémoire de Sandra. « C’était inoubliable, confirme-t-elle, dans le mauvais sens du terme. Jusqu’à maintenant, ma maison est toujours humide, les murs continuent de lâcher de l’eau et l’odeur qui règne y est insupportable ! »
Pour ces trois familles, plusieurs semaines seront certainement nécessaires pour retrouver une vie « normale ». D’ici là, la solidarité spontanée des citoyens et l’aide espérée des pouvoirs publics ne seront pas de trop pour parvenir à conserver un moral positif. Alors même que la saison cyclonique 2022 est encore loin d’être terminée.
 

 

Journal de Saint-Barth N°1486 du 22/09/2022

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